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LA PALME D'OR DU FESTIVAL DE CANNES 2013
La Palme d'or du 66e Festival de Cannes a été attribuée à La Vie d'Adèle - chapitre 1 & 2, réalisé par Abdellatif Kechiche, avec Adèle Exarchopoulos et Léa Seydoux.
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COMMENT COMPRENEZ-VOUS QU'IL MANQUE QUELQUE CHOSE AU
CŒUR ?
C’est en passant par La Vie de Marianne que nous croisons La Vie d’Adèle, adolescente en manque de cet éblouissement qu’elle trouvera dans les bras d’Emma. Elle aussi du haut de ses 17 ans, la Jeune et jolie Isabelle prend conscience des possibles de son corps. C’est en passant par la Lunchbox que s’écrit le plaisir et se révèle pour Ila et Saajan l’envie de se rejoindre. Aimer pour apprendre à mieux s’aimer soi-même, la thérapie s’accomplit dans l’éclat de rire pour Guillaume (Les Garçons, Guillaume, à table !), dans la tendresse pour Henri et au-delà du drame pour Ewa (The Immigrant).
Certaines névroses font pourtant de la résistance : radicalement pour Esther et Sally, débarquées en province pour une enquête Tip Top ; douloureusement pour Louise et son obsession de maternité (Un château en Italie) ; singulièrement pour Marina sous l’influence dirigiste de Borgman ; insidieusement pour le metteur en scène Thomas, splendidement manipulé par Vanda, La Vénus à la fourrure. Tout ici est affaire de prise de pouvoir.
La manipulation devient expérience aux mains du psychanalyste Devereux, qui dispense sa science aux bons soins de l’Amérindien Jimmy P. Elle confine au pire lorsque le physicien Helmut Rolf, alias Mengele, perpétue en Argentine ses expérimentations morbides sur le corps humain (Wakolda)… sans le moindre état d’âme.
Tandis que de toutes parts, la culpabilité et les excuses se crient ou se murmurent. La question prégnante reste alors de savoir qui, exception faite d’un hypothétique Dieu (Only God forgives), doit pardonner : le capitaine Ali pour les blessures que l’apartheid lui a laissées en héritage (Zulu) ; la mère d’Oscar pour l’assassinat de son fils (Fruitvale station) ; Michael Kohlass pour l’injustice flagrante qu’il a subie et le deuil de sa femme ; Baran, autre combattant déterminé, pour les persécutions dont est victime Govend (My sweet Pepperland). Et, dans la fratrie Chris / Franck, lequel des deux doit-il vraiment pardonner à l’autre (Blood ties) ?
Comparés à ceux du cœur, ces fameux liens du sang ne suffisent d’ailleurs pas forcément à faire un père (Tel père, tel fils). S’ils restent à toute épreuve pour le père de Suzanne, tout comme pour celui de Marie et Frédérique (Le Démantèlement), ils ont incontestablement du plomb dans l’aile pour le géniteur de Saul (A strange course of events) et pour le vieux Woody Grant vis-à-vis de ses deux fils (Nebraska).
À l’instar de La Fille du 14 juillet et de ses potes déjantés ou encore de Llewyn (Inside Llewyn Davis) refusant de sacrifier au système, nombre de films ont beau marteler qu’il n’y a pas que l’argent dans la vie, celui-ci continue de mener le monde : il parvient à déchaîner la folie meurtrière par Web interposé (Shield of straw) ; sa disparition entraîne inéluctablement Mme Li de l’autre côté de la frontière (Bends) ; son manque condamne Grigris à la misère et aux expédients.
Bien nommé nerf de la guerre aux mains des mafias, l’argent a pour compagnons de route les trafics crapuleux et corruptions diverses, affublés d’une violence de plus en plus cruelle : au Mexique (Heli), à Palerme (Salvo), à Bombay (Ugly). En France, les forces du mal s’insinuent sous les illusoires combinaisons de protection des sacrifiés au tout nucléaire de Grand Central.
Face aux monstres que nous créons, la civilisation est sur la sellette, dont A touch of sin donne une version chinoise sans concession, tandis que l’Europe de La Grande Bellezza oscille entre fatalisme opportuniste et nostalgie et que l’Amérique continue de se réfugier sous ses paillettes illusoires (Behind the Candelabra).
Ce temps qui passe, on peut vouloir le remonter (The Great Gatsby), sachant pourtant que rien ne pourra effacer son œuvre (Le Passé). Alors mieux vaut lutter pour le vivre le plus dignement possible (All is lost) que de tenter de lui survivre à n’importe quel prix (Only lovers left alive).
Marie-Jo Astic
FESTIVAL 2013 : LES AVIS À CHAUD DE LA RÉDACTION
COMPÉTITION OFFICIELLE |
Gatsby le Magnifique - HC |
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Récit envoûtant, mise en scène grandiose, casting honorable, Baz Luhrmann tire tous les partis que lui offre un matériau fait sur mesure pour en mettre plein les yeux. Mais, bémol important, nul n’était besoin pour cela d’une 3D visiblement toujours pas au point [...] : Lire l'intégralité de la critique : ICI |
Heli |
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Sec, austère et sans concessions, ce film au ton glauque pourra heurter par sa violence et sa noirceur poisseuse mais le ton est incisif. Possible prix du Jury ou de la mise en scène. Lire la critique : ICI |
Jeune & jolie |
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Un bijou de délicatesse et de finesse narrative, fidèle à l'art d'Ozon. Possible prix d'interprétation féminine pour Marine Vacth et Géraldine Pailhas ou prix du scénario. Lire la critique : ICI |
A Touch of sin |
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Allégorie appuyée sur la société chinoise, le récit ne dépasse pas le niveau de l'honnête film de festival. Mais on peut être séduit par ce style dépouillé. Possible prix du Jury ou de la mise en scène. Lire la critique : ICI |
Le Passé |
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Dans la lignée des précédents films de son auteur, une œuvre forte, fidèle à la thématique des culpabilités en trompe-l'œil chère au cinéaste. Possible Palme d'or, Grand Prix, prix de la mise en scène ou prix du Jury. Un prix d'interprétation peut aussi distinguer Bérénice Bejo, Tahar Rahim ou Ali Mosaffa. Lire la critique : ICI |
Tel père, tel fils |
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Beau récit et réflexion tant pertinente qu'émouvante sur les liens de parenté. Un sommet d'émotion contenue, possible prix du scénario ou prix du Jury. Mais une Palme d'or n'est pas exclue. Lire la critique : ICI |
Jimmy P. |
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Fidèle au style entomologiste et à l'univers de Desplechin, ce huis clos psychanalytique ne manque pas de profondeur en dépit de longueurs. Possible 2e prix d'interprétation masculine pour Benicio Del Toro. Lire la critique : ICI |
Inside Llewyn Davis |
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Mineure dans la filmographie foisonnante et déjantée des frères Coen, cette comédie n'en reste pas moins divertissante et subtile. Possible prix d'interprétation masculine pour Oscar Isaac. Lire la critique : ICI |
Borgman |
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Humour noir et absurde sont l'image de marque du cinéaste néerlandais. Après une première heure brillante, le film s'essouffle un peu. Au mieux un (petit) prix du Jury si celui-ci est sensible à son ton décalé. Lire une critique d'un autre avis : ICI |
Shield of Straw |
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Bon polar, bien rythmé, et d'une féroce dénonciation sociale. On regrettera juste la forme un peu classique. Possible prix du Jury. Lire la critique : ICI |
Un château en Italie |
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Le meilleur film de Valeria Bruni Tedeschi, dont la petite musique semi-autobiographique distille un charme et une émotion de cinéma. Possible prix du Jury ou prix d'interprétation féminine. Lire la critique : ICI |
La Grande bellezza |
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Sorrentino retrouve son univers baroque et décalé dans cette chronique romaine sarcastique qui souffre juste de quelques longueurs. Possible prix d'interprétation masculine pour le truculent Toni Servillo. Lire la critique : ICI |
Grigris |
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Un conte africain un peu terne, qui ne permet de retrouver que partiellement la patte de son auteur. Lire la critique : ICI |
La Vie d'Adèle |
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3 heures jubilatoires, qui constituent un véritable bonheur de cinéma intimiste. Après ses deux César, Kechiche peut prétendre à la Palme d'or, un Grand prix, un prix de la mise en scène, ou un double prix d'interprétation féminine pour Adèle Exarchopoulos et Léa Seydoux. Lire la critique : ICI |
Nebraska |
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Un road movie attachant sur les liens intergénérationnels, mais un académisme consensuel et un portrait un peu méprisant d'une certaine Amérique. Prix d'interprétation masculine possible pour Bruce Dern. Lire la critique : ICI |
Only God forgives |
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Polar distancié et glacé, d'une attractivité visuelle sidérante. La Palme d'or idéal d'un jury audacieux ou un Grand prix évident. Kristin Scott Thomas pourrait aussi obtenir le prix d'interprétation féminine pour son second rôle. Lire la critique : ICI |
The Immigrant |
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Un beau mélodrame historique et policier pour James Gray, dont on espère qu'il remportera enfin un prix à Cannes. Il peut ici prétendre à la Palme d'or, le prix de la mise en scène, ou le prix d'interprétation masculine pour Joaquin Phoenix. Lire la critique : ICI |
La Vénus à la fourrure |
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Polanski tend de plus en plus vers l'épure avec cette brillante adaptation littéraire qui sous son vernis consensuel reste fidèle à son univers. Un prix du Jury ou un prix d'interprétation féminine pour Emmanuelle Seigner sont possibles. Lire la critique : ICI |
Michael Kohlhaas |
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Ce drame historique souffre d'une facture télévisuelle qui limite la portée de son intérêt. Lire la critique : ICI |
Ma vie avec Liberace |
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Biopic enlevé et agréable, qui révèle une note de fantaisie inhabituelle dans la filmographie de Soderbergh. Un double prix d'interprétation masculine pour Michael Douglas et Matt Damon est possible. Lire la critique : ICI |
Only lovers left alive |
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Jarmusch s'égare dans cette variation romanesque et rock autour du thème de vampire. Un pétard mouillé. Lire la critique : ICI |
Zulu - HC |
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Ce polar racoleur apologie de l'autodéfense et d'une démagogie hallucinante est l'un des plus gros ratés du Festival. Lire une critique d'un autre avis : ICI |
UN CERTAIN REGARD |
The Bling Ring |
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Fidèle à son style élégant et au thème de la déliquescence de l'adolescence, S. Coppola brosse portrait au vitriol d'une certaine Amérique. Lire la critique : ICI |
L'Inconnu du lac |
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Débuté comme un Rohmer estival en milieu gay, le film dévie très vite vers le suspense policier et psychologique. Une grande réussite. Possible prix Un certain regard. Lire la critique : ICI |
Bends |
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Un premier film estimable, fin portrait psychologique, aux ellipses subtiles mais manquant un peu d'audace. Possible prix d'interprétation féminine pour Carina Lau. Lire la critique : ICI |
SÉLECTION OFFICIELLE HORS COMPÉTITION |
Monsoon Shootout |
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Une histoire policière incompréhensible pour un exercice de style narratif privilégiant le montage choc. Lire la critique : ICI |
Bite the Dust |
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Un film d'école créatif mais un peu vain. La réalisatrice rend un hommage trop appuyé à ses références de cinéma. Lire la critique : ICI |
Le Dernier des injustes |
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Un documentaire passionnant où l'on retrouve les qualités de Shoah. Devrait subjuguer les cinéphiles autant que les passionnés d'Histoire. Lire la critique : ICI |
QUINZAINE DES RÉALISATEURS |
Tip Top |
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Une fantaisie policière laborieuse dont l'orginalité de ton laisse vite place à la platitude d'un scénario faussement caustique et au surjeu de ses deux actrices. Lire la critique : ICI |
SEMAINE INTERNATIONALE DE LA CRITIQUE |
For those in peril |
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Exploration d'un univers mental à partir du drame d'un harcèlement, voilà un premier film créatif et novateur qui ne démériterait pas pour la Caméra d'or. Lire la critique : ICI |
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