A Touch of sin |
« Une touche de péché toute pêchue… »
Jia Zhang-Ke est un habitué de Cannes et de Venise. Presque toutes ses œuvres ont été présentées dans l’un ou l’autre de ces festivals. Still Life, une de ses rares fictions, remporta le Lion d’Or en 2006, alors que 24 City concourrait en 2008 pour la Palme d’Or et son dernier documentaire I whish I knew figurait dans la section Un Certain Regard il y a trois ans. |
Elle ne résistera pas devant le harcèlement d’un riche client mafieux la giflant avec une liasse de billets en la traitant de pute… Dans une scène qui révèle le talent du réalisateur à créer une tension incroyable, Xiao Yu, après les assauts répétés… et répétés encore, va libérer le spectateur en explosant dans un invincible et improbable combat de kung-fu ! La quatrième partie, plus mélancolique mais non moins terrible, voit Xiao Hui à peine sorti d’une fragile adolescence, enchaîner les boulots plus dégradants les uns que les autres, dans la « zone économique spéciale » qu’est Donguan, ville de la province de Guangdong, dans le sud-est de la Chine… La qualité picturale des plans de A touch of sin rajoute à la sidération qu’opèrent les images violentes sur le spectateur, appuyée par un usage, parfois un peu abusif peut-être, de longues focales qui permettent au réalisateur de jouer avec la faible profondeur de champ. Se payant le luxe d’hommages élégants et efficaces au cinéma de genre, du western au thriller en passant par le wuxia ou la comédie, l’auteur de Platform propose un reflet multi facettes de la Chine contemporaine qui n’a malheureusement pas l’exclusivité d’un développement économique sauvage et gangrené. Il est étonnant de penser que Jia Zhang-Ke semble délaissé par la censure chinoise tant le culot politique le dispute à l’audace formelle. Jean Gouny
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2h15 - Chine - Scénario : JIA Zhangke - Interprétation : JIANG Wu, Meng LI, Lanshan LUO. |