Hard Day |
« Pardon maman » La Quinzaine aussi a ses Relatos salvajes. Au cours de ce Hard Day, il est également question d’un papa qui doit acheter un gâteau, d’engrenages irréversibles, de corruption policière banalisée et de quelques combats à mort… Sale journée pour Gun-su, lieutenant de police en instance de divorce, passé maître en extorsion de fonds et en burn out total sur une enquête secrète. Après avoir percuté un inconnu sur la route, il va avoir bien autre chose à faire que d’aller enterrer sa mère. Et pourtant, les preuves, les indices, c’est son affaire. Avec un chien pour seul témoin de l’accident, il décide de faire disparaître l’unique trace, c’est-à-dire le corps, là où personne n’ira le chercher, à savoir dans le cercueil de sa chère maman. Vite dit, mais pas si vite fait que ça. La mission est pour le moins délicate. Et ce coup de fil d’un témoin non identifié ne va pas faciliter les choses. Face à Gun-su qui fait preuve d’une grande réactivité face aux événements, le terrifiant Chang-min (Cho Jin-woong fait froid dans le dos) s’accroche à sa proie sans intention de lâcher. |
Les deux acteurs jouent parfaitement l’opposition des rôles : Lee Sun-kyun provoque une immédiate et durable empathie quoi qu’il fasse. Pour exemple la scène des funérailles, judicieusement dosée entre sérieux et ironie, à laquelle son jeu confère un parfait équilibre. Le cocktail rythme - angoisse - humour fait merveille, au service d’un scénario très inventif, truffé de surprises et de gags (la petite idée initiale serait inspirée d’un détail frigorifique du Volver d’Almodóvar…). What else? C’est finalement la note d’intention de Kim Seong-hun qui transcrit le mieux la perfection avec laquelle il a atteint son but : « Je voulais réaliser un film avec une succession de surprises teinté de frisson, de suspense avec une touche d’action et d’humour. Je souhaitais voir un film qui pouvait être attrayant par le seul fait de sa variation entre la tension et le relâchement et je voulais en faire un film imprévisible sans temps mort, du début à la fin. » Bingo ! la « touche » d’action et d’humour étant à assimiler à un doux euphémisme ou à attribuer à une maladresse de traduction. Marie-Jo Astic
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1h41 - Corée du Sud - Scénario : KIM Seong-hun - Interprétation : Lee SEON-GYOON, Jin'wong JO, Ji HOON LEE. |