Faute d'amour
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« Ce sera comme une renaissance » |
Pleurant en cachette entre deux portes et ayant du mal à extérioriser sa douleur, tel L’Incompris de Comencini, l’enfant finit par disparaître. Avec un style sec et un ton ouvertement accusateur, le cinéaste montre aussi bien la froideur de la machine policière et bureaucratique que les effets de cette disparition sur le couple parental, surprenant sans cesse le spectateur aucunement caressé dans le sens du poil. « Notre ère post-moderne est celle d’une société post-industrielle jonchée d’un flux constant d’informations captées par des individus très peu concernés par les autres, qui sont vus uniquement comme un moyen d’arriver à une fin. De nos jours, c’est chacun pour soi. La seule issue à cette indifférence est de se dédier aux autres, même à de parfaits inconnus, comme le coordinateur bénévole des recherches qui passe la ville au peigne fin à la recherche de cet enfant disparu, sans promesse de récompense, comme si c’était ça le vrai sens de la vie. Ce simple travail insuffle du sens à chacun de ses gestes. C’est le seul moyen de lutter contre le désordre du monde et sa déshumanisation ». Ces intentions du cinéaste ne le font jamais tomber dans un style démonstratif, malgré un manichéisme que l’on pourra regretter au détour de certaines séquences. Ce film coup de poing, qui culmine avec une saisissante scène de morgue filmée en plan fixe, confirme l’importance d’un cinéaste qui bâtit une œuvre cohérente et personnelle. En même temps, Faute d’amour par sa thématique fait écho à d’autres récents brûlots du cinéma russe, tels Le Disciple de Kiril Serebrennikov ou Zoologie de Ivan I. Tverdovsky.
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2h08 - Russie - Scénario : Andrey ZVYAGINTSEV, Oleg NEGIN - Interprétation : Djan BADMAEV, Maryana SPYVAK, Matvey NOVIKOV. |