24 Frames
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Le testament d'un artiste Présenté en hommage à Abbas Kiarostami (1940-2016), 24 Frames est l'ultime réalisation du cinéaste. Avant sa projection, Thierry Frémaux a rappelé l'importance majeure de ce créateur, dont le Festival de Cannes avait sélectionné plusieurs films : Au travers des oliviers (compétition officielle 1994), Le Goût de la cerise (Palme d'or 1997), Ten (compétition officielle 2002), Copie conforme (prix d'interprétation pour Juliette Binoche en 2010), et Like Someone in Love (compétition officielle 2012). 24 Frames est une compilation de vingt-quatre courts métrages de cinq minutes chacun, s'appuyant sur des tableaux et des photographies. « Je me demande toujours dans quelle mesure les artistes cherchent à représenter la réalité d'une scène. Les peintres et les photographes ne capturent qu'une seule image et rien de ce qui survient avant ou après. Pour “24 Frames”, j'ai décidé d'utiliser les photos que j’ai prises ces dernières années, j'y ai ajouté ce que j'ai imaginé avoir eu lieu avant ou après chacun des moments capturés », a déclaré Abbas Kiarostami.
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Le film commence de main de maître avec le premier « frame », axé sur Chasseur dans la neige, tableau de Brueghel l'Ancien. Soudain, un oiseau bouge, la neige tombe, et les sons d'une bourgade flamande viennent saisir le spectateur. Tout le reste du film est à l'image de cette introduction. Mêlant réel et virtuel, photo, peinture et cinéma, poésie et documentaire, présence d'animaux et d'humains, art visuel traditionnel et numérique, Abbas Kiarostami propose deux heures d'épure esthétique, avec une prédilection pour les paysages naturels. Si le dispositif pourra lasser par son caractère redondant, on ne peut qu'admirer la beauté des plans fixes, parfois étirés sur plusieurs minutes, et qui confirment que le cinéaste a gardé jusqu'au bout sa foi dans l'expérimentation de nouveaux dispositifs de cinéma. Gérard Crespo
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2h - Iran - Courts-métrages |