Dark City
de Alex Proyas
avec Rufus Sewell, William Hurt,
Kiefer Sutherland...
Sélecton Officielle
Hors compétition

 

Un deuxième film plutôt personnel et plutôt réussi d'Alex Proyas
John Murdoch ne sait plus trop qui il est. Pourquoi est-il traqué par l'inspecteur Bumstead (énigmatique William Hurt) pour des crimes en série dont il n'a pas souvenance ? Se souvient-il au moins de quelque chose le concernant vraiment ?... Contraint de reconstruire son identité à travers les labyrinthes de son passé, il découvrira, en même temps que nous, des créatures inquiétantes, les …trangers, aux pouvoirs effrayants, qui chaque jour à minuit, arrêtent le temps (oui, mais combien de temps ?) pour construire leur monde, changer décors et âmes de cette cité éternellement plongée dans l'obscurité, larder les mémoires.
Pour son deuxième long métrage après The Crow, Alex Proyas nous plonge dans un vertige kafkaïen en nous renvoyant à nos angoisses profondes les plus irrationnelles. Derrière un univers trompe-l'œil... le vide ! Et pourtant, si les effets spéciaux très réussis nous offrent des images jamais vues même dans nos cauchemars les plus fous, le frisson vient d'une impression de paradoxale proximité. Plastiquement très réussi, avec un récit savamment découpé, cette (science) fiction métaphysique matinée d'enquête policière, réussit à sortir des fréquentes et vaines adaptations de BD à l'écran. Ecrit par le réalisateur, le scénario n'est pas qu'un prétexte aux effets visuels, mais bien une œuvre personnelle qui ne

s'enferme pas dans le carcan du genre. Il est difficile de prendre une distance amusée par rapport à ce sujet certes improbable, mais ancré dans nos peurs originelles, et on attend dans une sombre impatience qu'enfin le jour se lève...

Jean Gouny


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