Thunder Road |
Rien sur ma mère Après trois courts métrages dont un hilarant Parent Teacher cette année, Jim Cummings a repris celui de 2016 pour le plan-séquence inaugural de son premier long métrage Thunder Road. Identique en apparence, mais en fait retourné intégralement, ce brillant long et lent travelling avant lors de la cérémonie d’obsèques de la mère du jeune flic texan Arnaud, nous prive cette fois de la bande-son de la chanson de Bruce Springsteen… mais en nous gratifiant d’une improbable chorégraphie qui restera dans les annales funéraires ! |
Du coup, le fait de passer d’un rire grotesque qu’on pourrait presque se reprocher à une amère tristesse pas loin du factice, devient totalement accepté et jouissif quand on sait que peut-être tout cela n’est que la projection de la réalité avec la lentille déformante de Jimmy/Jim. Comme tout est montré par le regard du personnage, on est sans cesse sur un chemin narratif escarpé, avec le vide de part et d’autre, avançant malgré tout grâce à une mise en scène épurée mais efficace (la caméra mobile autour de la rixe entre Jimmy et son bienveillant collègue officier Nate Lewis, magnifiquement interprété par Nican Robinson, est un moment de grâce troublante). Il y a un côté Roberto Benigni, mais celui de Il Piccolo Diavolo, avec ce physique maladroitement dégingandé qui occupe pourtant tout le cadre, et cette façon de parler sans cesse comme une pensée permanente à voix haute, tout en n’étant jamais bavarde. Les mots, seuls liens apparents avec le monde des autres, traduisent finement les failles qui l’empêchent de s’y rattacher vraiment. Mais peut-être est-ce ce monde-là qui est plus délirant et atteint d’un incurable mal… Jean Gouny
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1h30 - États-Unis - Scénario : Jim CUMMINGS - Interprétation : Jim CUMMINGS, Kendall FARR, Nican ROBINSON, Chelsea EDMUNDSON. |