Le Départ |
« Meubles en soldes, |
Le Départ se distingue aussi par sa satire implicite, un an avant mai 68, de la société de consommation, avec ses défilés de mode clinquants, ses bourgeoises en quête d’apparence ou ses salons automobiles bruyants, où le seul moment de calme se situe en se cachant dans une voiture : « Mademoiselle, je vous invite à passer la soirée avec moi dans un coffre à bagages », se verra contraint de déclamer Marc après un après-midi infructueux pour partir avec la Porsche de ses rêves : Skolimowski suit ici la trace d’un Tati, d’autant plus qu’il témoigne d’un souffle poétique saisissant. Car c’est bien par la grâce du style que cette œuvre de transition séduit le plus, avec une imagination qui transcende le caractère parfois potache du dispositif, nimbant de beauté de nombreuses séquences : jeu visuel avec le miroir porté par Marc et sa future amoureuse, travellings vertigineux suivant un personnage qui court pour une raison que l’on ignore, pellicule qui s’enflamme face à l’embarras des protagonistes… La partition de jazz sublime, signée Krzysztof « Komeda » Trzcinski, donne à l’œuvre un rythme et un ton qui contribuent à son pouvoir attractif. Elle assure la qualité sonore et musicale qui culmine avec la belle chanson intitulée elle aussi « Le Départ », et interprétée par Christiane Legrand. Même si l’on peut préférer des œuvres plus intenses du réalisateur, comme Deep End ou Travail au noir, le film distille toujours un charme réel auquel tout cinéphile succombera. Gérard Crespo
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1967 - 1h29 - Belgique - Scénario : Andrzej KOSTENKO, Jerzy SKOLIMOWSKI - Interprétation : Jean-Pierre LÉAUD, Catherine-Isabelle DUPORT, Paul ROLAND, Jacqueline BIR, Georges AUBREY. |