Les Élues |
Sourde complicité Ulises vit sa première histoire d'amour avec Sofia, âgée de 14 ans. Mais il s'agit aussi de sa première mission commandée par son frère et son père : séduire une fille, pour mieux l'enlever et en faire une prostituée. Décidé à briser le cercle vicieux dans lequel il est lui-même pris, Ulises raconte tout à Sofia et organise, en vain, leur fuite. La seule solution ? Lui trouver une remplaçante... Il est souvent difficile, lorsqu'on réalise un film qui dénonce un système, de ne pas tomber dans le démonstratif ou le message trop appuyé. Avec ce second long métrage mexicain signé David Pablos (La Vida después), il n'en est rien. Ce sont la beauté des plans, le léger décalage de cadrage créé, les lents travellings, qui font naître l'inquiétude chez un spectateur devenant lui aussi complice des agissements du personnage principal, puisque désireux qu'il arrive à récupérer la victime... en en servant une autre sur un plateau à ceux de son clan. Évocation d'un pays où violence et corruption sont monnaie courante, Les Élues aborde l'exploitation de la femme et la complicité d'un voisinage silencieux, sans détour. |
Le traitement graphique du film contribue à créer le malaise, de la douceur d'un barbecue familial où quelques gestes ou regards trahissent une situation bien moins angélique, à l'entêtant soleil qui brille au-dessus de tant de malheur. Le rythme par moment languissant, l'utilisation répétée du cadre dans le cadre, les cadrages décalés ne montrant qu'une partie des corps, tout suggère l'enfermement des êtres, des captives au personnage central, bourreau malgré lui. Olivier Bachelard En collaboration avec le site Abus de ciné
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1h45 - Mexique - Scénario : David PABLOS - Interprétation : Nancy TALAMANTES, Oscar TORRES, José SANTILLAN CABUTO. |