Grace de Monaco
Grace of Monaco
de Olivier Dahan
Sélection officielle
Hors compétition (Ouverture)



Sortie en salle : 14 mai 2014




« Il fallait une princesse… »

Le biopic est à la mode, et, après le succès de La Môme, il est normal qu’Olivier Dahan ait eu envie de récidiver. Pour chacun, l’intérêt du genre réside cependant tout entier dans le sujet choisi, même si en l’occurrence le sujet s’avère être une altesse, puisque le récit ne met en scène que la face princière de Grace Kelly, ainsi que l’indique le titre.

Dommage, car, si conte de fée il y a, on l’aurait conçu plus volontiers à l’aune de la première vie de Grace, riche d’un immense talent d’actrice et d’une filmographie exemplaire. À tel point que l’on associe cet « après 1956 », où à 27 ans elle renonce à sa carrière pour épouser Rainier III et s’exiler sur le rocher de Monaco, à une sorte de suicide moral prématuré et stupide.

Le film, d’un classicisme rébarbatif, se découpe en deux parties, dont la décision de tourner ou non le rôle de Marnie à la demande du maître du suspense constitue la charnière : Grace la rebelle, Grace la soumise. Puisqu’il ne sied pas à une princesse de Monaco de jouer la « cleptomane frigide », celle-ci s’éduquera au droit chemin de la seule fonction qui lui est impartie : le caritatif. Biais par lequel, malgré les complots ourdis au palais, la belle sauvera le royaume, ni plus ni moins.

Le tournage en langue anglaise sonne si faux que nombre de prestations prêtent à sourire : Hitchcock doux comme un agneau avec « son » actrice, Rainier (alias Ray !) campé par un Tim Roth peu crédible, quand ce n’est pas franchement à rire lors de chaque entrée en scène de de Gaulle. Nicole Kidman est lisse jusque dans ses colères.

Marie-Jo Astic

 

 


1h45 - États-Unis, France - Scénario : Arash AMEL - Interprétation : Nicole KIDMAN, Tim ROTH, Frank LANGELLA, Derek JACOBI, Olivier RABOURDIN, Jeanne BALIBAR, Yves JACQUES.

ACCUEIL

RETOUR A LA LISTE DES FILMS