Cold in July |
« Il faut coincer ce salaud » Avec Cold in July, Jim Mickle, qui a fait sa renommée sous le label « horreur », passe d’un genre à l’autre avec une belle aisance, place le thriller sur le mode de la série B à son plus haut niveau, rend un bel hommage à John Carpenter et au cinéma des années 80 et soigne son casting. S’inspirant du roman éponyme de Joe R. Lansdale, il en conserve la forme narrative mêlant l’humour cynique à la noirceur ainsi que le fond de cette épopée hallucinée ô combien politiquement incorrecte. Il nous propose un film « effrayant, passionnant, bouleversant, violent », tel qu’il se plaît à le qualifier lui-même. Où se nouent et se dénouent des liens de filiation paranoïaques. 1989, dans une petite ville de l’est du Texas. La famille Dane dort du sommeil du juste, lorsqu’un intrus s’infiltre dans la maison. Paniqué mais armé, Richard descend le bonhomme, plus par maladresse que par conviction. L’acte, classé légitime défense, lui attire une belle notoriété auprès de ses concitoyens et dans sa boutique d’encadrement et le propulse, à son corps défendant, de l’état d’homme ordinaire à celui de héros. Mais le (présumé) père du mort, Ben Russel, repris de justice de son état, menace avec une insistance redoutable sa petite famille, Ann, sa femme, et Jordan, son petit garçon… Pour Richard l’engrenage vers le pire est enclenché. |
Tandis que la police complote sur fond de corruption et de mafia, l’homme de la situation s’impose en la personne de Jim Bob, détective privé 100 % texan, qui intervient à la charnière des deux parties du film, elles-mêmes truffées des rebondissements d’un scénario qui n’hésite pas à prendre des virages à 180 %. Timoré sur le maniement des armes au début de cette histoire de fous, Richard, particulièrement bien coaché par ses deux acolytes, accomplit rapidement de spectaculaires progrès. De quoi être parfaitement au point pour une scène finale en apothéose, dirigée de main de maître. Jim Mickle a su réunir un trio d’acteurs qui apporte beaucoup à l’impact de ce film d’hommes : Michael C. Hall (génial Dexter) en citoyen banal dépassé par les événements, Sam Shepard en père vengeur radical et sans concession, Don Johnson en enquêteur certes folklorique, mais avisé et expérimenté. Tuer le fils n’est pas si simple, des aléas d’identification peuvent venir perturber le processus fatal. Turbulences assurées… Marie-Jo Astic
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1h47 - Etats-Unis, France - Scénario : Jim MICKLE, Nick DAMICI, d'après le roman de Joe R. Lansdale - Interprétation : Michael C. HALL, Don JOHNSON, Sam SHEPARD, Vinessa SHAW. |