Après la nuit |
La nuit de l'iguane La vie de dealer dans le bidonville créole de Lisbonne n’est pas de tout repos. Mais pour Sombra, dès sa sortie de prison, elle est infernale ; entre des dettes qu’il ne parvient pas à se faire rembourser, un iguane fantasque, et un grossiste qui se met à douter de lui, il se dit que vraiment il aurait mieux fait de rester à l’ombre. Ce premier long métrage est un polar prenant, doublé d'un portrait sans concessions de la société portugaise. Une faune troublante est dépeinte dans un récit mettant en avant le poids de la destinée dans le parcours de Sombra, lointain petit cousin portugais des James Cagney et John Garfield dans les polars américains des années 30/50. Exorciste à la masse, tante plus ou moins compatissante et seconds couteaux glauques forment ici les interlocuteurs d'un antihéros très vite dépassé par les événements. |
Son seul havre de paix est la présence d'une petite voisine encombrante mais qui symbolise la pureté non encore bafouée dans un univers sans pitié. Le montage est percutant, et le cinéaste habile à créer une atmosphère nocturne poisseuse, en alternant les prises de vue sur des intérieurs misérables et sur des rues tout juste éclairées par la lune. On pourra juger l'ensemble redondant et trop nourri de classiques et séries B de l'histoire du cinéma, mais Basil Da Cunha a indiscutablement un style. Le film permet aussi de découvrir une facette méconnue du cinéma portugais, qui tranche avec les habituels pensums qui représentent généralement ce pays dans les festivals internationaux. Gérard Crespo
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1h35 - Suisse - Scénario : Basil DA CUNHA - Interprétation : Pedro FERREIRA, Joao VEIGA, Paulo RIBEIRO. |