Dangerous liaisons
de Hur Jin-ho
Quinzaine des réalisateurs
palme





ll n’y a rien de plus dangereux que d’être ton ennemi

N’est pas Vadim et encore moins Stephen Frears qui veut. Pour preuve cette version plate du roman éponyme de Laclos, qui resitue ses Liaisons dangereuses dans le Shang-hai de 1931 et sur fond d’émeutes opposant la Chine au Japon colonisateur.

Miss Mo / Mme de Merteuil y est directrice de banque, Fan y caracole en Valmont, Bei-bei y minaude Cécile, affublée de son Danceny oriental prof de beaux-arts, Mme Dhu s’y plie en Mme de Volanges et Fen-Yu / Marianne s’y étiole.


La perversité du propos s’évapore, l’audace disparaît au profit de la pudeur (faute de fesses, l’écritoire de Fan se repositionne sur les reins de la donzelle), le jazz ou le clavecin laissent place aux sonorités égrillardes de l’opéra chinois et l’on pleure beaucoup trop là où la perfidie devrait l’emporter. Bref l’étonnement que l’on attendait légitimement de cette adaptation joue dans le mauvais sens.

Image léchée, caméra esthétisante, reconstitution excessivement soignée ne parviennent pas à ôter la fadeur de cet essai, bardé de beaucoup trop bonnes intentions.

Marie-Jo Astic


1h50 - Chine, Corée du Sud - Scénario : Yan GELING, d'après le roman de Choderlos de Laclos - Interprétation : Zhang ZIYI, Dong-qun JANG, Cecilia CHEUNG.

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