Restless |
Who do you live for ? Les fans de Gus Van Sant pourront trouver plutôt sage ce mélodrame sentimental contant la romance entre Annabel, une jeune fille atteinte d'un mal incurable, et Enoch, un garçon traumatisé par un double décès qui le rend coupable. Certes, la noirceur du traitement de l'adolescence et le thème de la mort sont toujours présents, non seulement en raison de la maladie d'Annabell, mais aussi à travers ces cérémonies funéraires auxquelles les deux jeunes gens assistent sans y être conviés ou par le biais du personnage de fantôme d'un pilote japonais kamikaze qui guidera Enoch dans son cheminement intérieur. L'étrangeté de séquences oniriques fait écho à Paranoid Park voire Gerry, tandis que la beauté de la photographie de Harris Savides, collaborateur attitré du cinéaste, n'a rien à envier aux prises de vue de Last Days. Et il faut convenir que l'humour et la légèreté avec laquelle Van Sant aborde les situations les plus sordides sont les bienvenues, et auraient pu constituer les prémices d'un renouvellement de sa démarche stylistique. |
Et pourtant, Restless, en dépit de ses qualités de bel objet de cinéma indépendant, déçoit quelque peu, venant de l'un des artistes mondiaux les plus singuliers. Après le consensuel Harvey Milk, magistral mais d'un classicisme assumé, on attendait d'autres audaces que cette balade mélancolique baignée de teintes automnales, dont l'amertume convenue emprunte des chemins déjà bien balisés, de Harold et Maude à Love Story. Plus proche de l'académisme de Will Hunting que des innovations visuelles de Elephant, Restless a toutefois le mérite de révéler deux jeunes acteurs attachants : Mia Wasikowska a le charme mutin de Leslie Caron ou Mia Farrow tandis que Henry Hopper pourrait devenir une nouvelle coqueluche générationnelle, en dépit d'un aspect bien plus lisse que papa. Gérard Crespo |
1h31 - Etats-Unis - Scénario : Jason LEW - Interprétation : Mia WASIKOWSKA, Henry HOPPER, Ryo KASE. |