Chatrak |
Les élèves de Secondes avec option Arts visuels du Lycée Stanislas de Cannes ont participé au dispositif académique de la Quinzaine des Réalisateurs. Accompagnés de Corinne Smit, Christelle Squarcioni et Gérard Crespo, leurs professeurs, ils ont pu suivre un séminaire de formation et assister à des projections débats autour de "Un poison violent" et "Benda Bilili". Puis, ils se sont déplacés sur la Croisette pour voir le film indien "Chatrak" et un programme de courts-métrages, projections suivies d’une conférence de presse des réalisateurs au Palais Stéphanie. Un convivial petit-déjeuner sur la Plage du Festival, en compagnie du cinéaste Vimukti Jayasundara, a permis un échange autour du thème du cinéma d’auteur et de la liberté artistique. CinémaS publie une critique rédigée par trois élèves participants :
Chatrak est un film indien présenté en compétition lors de la Quinzaine des réalisateurs 2011, et réalisé par le cinéaste Vimukti Jayasundara. Dans une forêt, à la limite d'une frontière, un jeune Bengali étrange et un soldat européen chargé de garder cette frontière cherchent à s'apprivoiser. Un rencontre curieuse, mais touchante. Pendant ce temps, à Calcutta, Rahul, un architecte, démarre la supervision d'un immense chantier. Il renoue avec Paoli, son amie, qui a longtemps attendu son retour, seule et loin de sa famille. Les deux partent à la recherche du frère de Rahul soit disant devenu un fou qui vit dans une forêt menacée de profanation et dort dans les arbres. Chatrak signifie « Champignon ». Ce choix n’est pas justifié par le réalisateur, mais on peut penser qu’il fait référence à la fois aux champignons mangés par le Bengali au début de l’histoire, ainsi qu’à ceux bâtis en quelques mois par son frère à Calcutta. On peut penser que ce nom rappelle également les champignons hallucinogènes, images de la démence, et de l’excentricité du film. Le cinéaste à voulu marquer l‘opposition entre le mode de vie ancestral et l‘industrialisation, qui est accentuée par l’ambiance morose et grisâtre du film. Il prend le temps de montrer au spectateur les vies opposées des deux frères, le quotidien de l’aîné à la ville, et celui du cadet dans un milieu bien plus rural.
|
Le drame et l’humour sont tous deux présents jusqu’au dénouement, qui s’achève sur le suicide de l’architecte, scène assez troublante voire dérangeante. Le film a un caractère plutôt terre-à-terre et repose sur de nombreuses interrogations comme sur la désunion de l’homme et de la nature, ou encore la présence d’une tortue dans plusieurs scènes, ce qui nous laisse à penser que le réalisateur a principalement cherché à nous laisser adopter notre propre point de vue et à nous inspirer. Les points positifs du film sont tout d’abord les quelques musiques, peu nombreuses mais qui jouent un véritable rôle et influent sur les émotions du spectateur. Clara Petit |
1h30 - Inde - Scénario : Vimukti JAYSASUNDARA - Interprétation : Paoli DAM, Sudip MUKHERJEE, Tomas LEMARQUIS. |