« Deux chemins vers le rêve »

Après s'être préparés à la mort imminente de leur mère, deux frères entreprennent un voyage difficile en remontant la rivière pour honorer sa dernière volonté.

Ancien étudiant en peinture, histoire de l'art et cinéma à l'école de Design de Rhode Island, Alistair Banks Griffin a créé une galerie d'art à New York et réalise avec ce film son premier long métrage. D'une radicale épure de scénario, dialogues et décors, le récit s'inscrit dans la lignée d'un cinéma contemplatif et fascinant, aux zones d'ombre entretenues, qui remonte au Terrence Malick de La Balade sauvage pour aboutir au récent Oncle Boonmee, en passant par les expérimentations radicales de Gus Van Sant (Gerry).

Échappant à la théâtralité et au psychologisme, l'œuvre n'éclaire en rien le passé de ces deux hommes, ni les raisons du trouble mental apparent de la mère : préférant le mutisme aux échanges verbaux, les regards mystérieux à l'affrontement, mais aussi le bruit des perceuses à la partition musicale lyrique, le cinéaste renvoie beaucoup d'interrogations et contourne l'émotion facile.