Tu n'aimeras point
Eyes Wide Open - Einaym Pkuhot
de Haim Tabakman
Sélection officielle
Un certain regard

palme

Sortie en salle : 02 septembre 2009




Gay bouchers

L’appréciation Bof fait ici cruellement abstraction des indéniables qualités cinématographiques de ce premier film de Haim Tabakman, qui se garde de toute ostentation. Elle se réfère à l’antinomie sur laquelle il est construit.

Dans la communauté juive ultra-orthodoxe de Jérusalem, Aaron, boucher de son état, tombe amoureux de Ezri, jeune étudiant. Tout est dit, puisque chez ces gens-là l’homosexualité est purement simplement déniée. Elle n’est même pas un péché, elle n’existe pas, et essayer de prétendre le contraire c’est forcément s’exposer à son propre équarrissage par les intégristes jeteurs d’anathèmes. Au mieux le rabbin incitera Aaron à bénéficier des mérites de ses ancêtres (botte digne du jeu des 1000 bornes !) et à rentrer au plus tôt dans le rang.


Car au-delà de l’histoire d’amour, cette nouvelle peinture du Jérusalem intégriste et primitif atteste, dix ans après le superbe Kadosh d’Amos Gitaï, que les choses n’ont pas évolué d’un pouce. Au contraire, c’est au cœur d’une ville terriblement crasseuse, emmurée dans ses oripeaux, coutumes et rituels grotesques, que s’épanche une fois de plus le discours de la purification.

« Je vis. » « J’ai besoin de lui. » « J’étais mort. » : pourquoi la prise de conscience d’un tel amour par Aaron n’arrive-t-elle pas à lui faire franchir le pas pour vivre sa passion hors les murs ?

Quant à vouloir démontrer que l’homosexualité existe même dans telle ou telle communauté, cela relève d’un exercice particulièrement vain, puisque par essence, elle fait partie de l’homme et par définition, elle existe partout. Nul n'est besoin d’en faire un tabac…

Marie-Jo Astic


1h31 - Israël - Scénario : Merav DOSTER -Interprétation : Zohar STRAUSS, Ran DANKER, Ravit ROZEN;

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