The Silent Army |
Allonsanfan The Silent army rend perceptible une urgence à témoigner, une mission à accomplir pour Jean van de Velde, son réalisateur, et Marco Borsato, son initiateur et également interprète du rôle principal : donner à voir la guerre civile en Afrique et l’enrôlement des enfants, un sujet que les média considèrent comme trop endémique et non “rentable” et rechignent à relayer, tenter d’éveiller les consciences. Quelque part en Afrique de l’Est (filmé en Ouganda), Tommy, fils d’Eduard, un Hollandais qui tient un restaurant, et Abu, fils de Mafillu, employée de l’établissement, ont neuf ans et sont des potes inséparables. Veuf depuis un an, Eduard a du mal à s’occuper de son fils aussi bien qu’il le voudrait et envisage de l’envoyer en internat en Hollande, près de ses grands-parents. Mais après une attaque sanglante par des rebelles, leur destin bascule et surtout celui de Abu, brusquement disparu. De lui ne reste sur le lieu du massacre qu’une chaussure de foot, celle d’une belle paire toute neuve que lui avait donnée Tommy.
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Voyant son fils désemparé, Eduard part à la recherche de Abu, promu “officier Lion” de “Daddy”, le chef Michel Obeke, personnage ignominieux et cynique, et entre en zone interdite pour remonter jusqu’à celui qui fut un ancien client… The Silent army livre le mode d’emploi effrayant, efficace et radical permettant de fabriquer en quelques jours, sur la terreur et l’instinct de survie, des monstres hauts comme trois pommes qui viendront grossir les rangs de commandos à la solde de groupes rebelles, opérant des razzias sanglantes dans les villages afin de conquérir mètre par mètre le territoire qu’ils revendiquent. Dans un tel chaos, le film évoque également les limites des organisations humanitaires cantonnées dans les camps de réfugiés et les trafics en tout genre pratiqués par les profiteurs de guerre européens. Un film généreux, mené au rythme d’un thriller, que l’on aimerait bien pouvoir également qualifier d’utile, mais dont un point prête cependant à caution, puisqu’il ménage au bourreau une manière de droit de réponse par lequel Obeke tenterait de convaincre Eduard du bien-fondé de sa lutte et partant de justifier l’injustifiable. Marie-Jo Astic
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1h32 - Pays-Bas - Scénario : Jean VAN DE VELDE - Interprétation : Marco BORSATO, Adrian GALLEY, Ricky KOOLE, Frederick MPUUGA, Thekla REUTEN. |