La Pivellina |
Travaux d’Hercule Renouant avec le néo-réalisme italien, Tizza Covi et Rainer Frimmel, documentaristes, abordent la fiction sur le thème des enfants abandonnés. Dans une aire de jeu d’une banlieue romaine, au cœur d’un hiver détrempé par une pluie glaciale, Patty, recherche Hercule, mais c’est une toute petite fille qu’elle trouve toute seule sur une balançoire. Pour tout indice, celle qui devient à présent Tata Patti a découvert, griffonné et caché dans le vêtement de la petite, un message désespéré et obtenu d’elle un vague prénom, Aia, en réponse à la question : « Tu t’appelles comment ? » Ce sera donc Asia qui pourrait avoir dans les deux ans et que Patty accueille dans sa roulotte et dans sa famille de gens du cirque, à savoir son compagnon et partenaire Walter et Tairo, aujourd’hui adolescent qu’ils ont recueilli alors qu’il avait trois ans, ainsi que le chien… Hercule.
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Patty, assez âgée, a les cheveux rouges et ce n’est pas leur couleur naturelle. En décidant dès le départ de ne pas appeler la police, prétextant que la maman viendra forcément rechercher son enfant, on sent qu’elle n’y croit pas elle-même, mais qu’elle redoute l’écueil des services sociaux. Sans aucun misérabilisme, c’est une histoire de belles personnes qui perce dans la relation naissante entre Patty et Asia autant que dans celle qui se construit jour après jour entre Walter et Tairo : transmission du savoir, leçon d’histoire, leçon de vie jalonnent le quotidien de ceux-là qui n’ont rien et qui donnent tout, qui vivent debout avec dignité et simplicité. Montrant sans jamais démontrer, dans un naturalisme dépouillée de toute ostentation, discrète, la caméra filme au plus près, d’un instantané à l’autre, des bribes d’existences pétries de naturel, d’humanité et d’une infinie tendresse qui réchauffe le cœur. Marie-Jo Astic
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1h40 - Autriche - Scénario : Tizza COVI - Interprétation : Patricia GERARDI, Walter SAABEL, Tairo CAROLI, Asia CRIPPA. |