Le Père de mes enfants |
Human spam Deux époques prédominent. Celle de la plénitude de Grégoire Canvel, familialement épanoui, époux amoureux et super papa, fort d’une certaine image du cinéma qui le pousse à défendre avec énergie et contre vents et marées les projets des auteurs en lesquels il croit. Grégoire donne tout, une vraie vocation qui le pousse à négliger les écueils économiques et à accumuler les difficultés, mettant en péril le fragile équilibre à préserver entre passion et faisabilité. Progressivement, bien qu’avec élégance, il s’engage dans la désespérance, qui lui rend insoutenable l’image que lui renvoie son miroir. Puis se donne la mort, avec une brusquerie qui provoque un véritable choc.
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La seconde partie est consacrée au deuil : de Sylvia, sa femme, dont le rôle devient primordial et qui s’avère admirable dans le courage qu’elle déploie à finaliser les projets que Grégoire avait à cœur de voir aboutir. De ses enfants, les petites Billie et Valentine, personnages pétillants, frappés en plein bonheur par quelque chose qui leur reste à comprendre. Mais l’héritage, le vrai, celui du cinéma, c’est principalement Clémence, la grande, l’hyper-sensible, qui va l’assumer. En écrivant, pour réhabiliter son père de l’ombre que le suicide a jetée sur lui, pour le rendre au rayonnement qui lui est du. Le moins que l’on puisse dire est qu’Alice de Lencqusaing est une actrice lumineuse. Tous les seconds rôles sont au demeurant éblouissants de justesse et de sensibilité, avec une mention spéciale à Dominique Frot, l’irremplaçable collaboratrice déconcertante de naturel. Des gens biens, des choses jolies, de la tendresse : l’émotion, discrète mais sincère, est au rendez-vous. Marie-Jo Astic
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2h00 - France - Scénario : Mia HANSEN-LOVE - Interprétation : Chiara CASELLI, Louis-Do de LENCQUESAING, Dominique FROT, Eric ELMOSNINO, André MARCON; |