L’inscription d’un film d’animation en séance d’ouverture, c’est une première dans l’histoire du Festival et l’aboutissement d’un itinéraire initié avec Shrek en 2001 en même temps qu’une initiative pleinement accomplie. Et, c’est nouveau aussi, la preuve est faite qu’il arrive que des studios rachetés parviennent à vampiriser purement et simplement la maison mère, si l’on en croit l’atypique union de Disney et Pixar.

Dans l’escarcelle de Pixar, Pete Docter, après une participation aux Toy story, avait déjà apporté Monsters inc., imposant par freaks interposés, un réel talent à dépeindre l’univers humain et animalier.

La belle histoire – d’aventure, de liberté, d’ailleurs – qu’il nous conte aujourd’hui pourrait avoir le pitch suivant : Prenez une maisonnette et offrez lui quelques ballons, quittez le sol en riant et filez vers… l’Amérique du Sud… Partez cueillir les chutes du Paradis, mais ne vous réveillez pas… Si aujourd’hui l’auteur auquel renvoie cette invitation à la vie ne laisserait pas de s’interroger à propos de pitch, curieux petit vocable inusité à son époque, il y reconnaîtrait à coup sûr ses rêves. Ceux que l’on fait lorsqu’on est enfant, ceux dont, spectateur plus qu’acteur de sa vie, on remet sans cesse la réalisation à demain pour atteindre très vite le trop tard… écueil que Carl Fredricksen évitera de justesse. Parce que Carl a une promesse à tenir, une promesse de rêve.