Liverpool
de Lisandro Alonso
Quinzaine des réalisateurs
palme

Sortie en salle : 05 août 2009




Au milieu de l'océan atlantique, Farrel demande au capitaine du bateau sur lequel il travaille l'autorisation de descendre à terre : il veut se rendre là où il est né pour savoir si sa mère respire encore. Farrel a travaillé comme marin les vingt dernières années de sa vie. Il s'est soûlé, a payé les femmes qu'il a eues, et ne s'est fait aucun ami. Une fois parvenu au hameau enneigé où il a vécu ses premières années, il découvre que sa mère vit toujours mais également que la famille compte une personne de plus.

Liverpool a des qualités certaines, à commencer par un beau travail photographique et une cohérence thématique et esthétique, aux yeux de ceux qui avaient pu voir Fantasma. Mais ce minimalisme naturaliste a ses limites, surtout trois décennies après Le Camion de Duras, Jeanne Dielman de Akerman ou les Wenders des années 70 : plans-séquences étirés à n'en plus finir, quête existentielle sous forme de road movie, absence d'enjeu dramatique réel. Plus rien n'est ici novateur.


Le plus pénible est surtout cette impression de conformisme "festivalièrement correct", qui cherche à s'attirer les bonnes grâces des apôtres du dogme de Bazin, tout en affichant une condescendance manifeste envers le public.

Par ailleurs, les rapports de l'homme avec son milieu ont été déjà traités, avec plus de talent, par Carlos Reygadas (Batalla en el cielo, Lumière silenceuse), dont Alonso semble être un parent pauvre.

Rien de transcendant donc dans ce pensum édifiant qui trouvera, n'en doutons pas, des aficionados.

Gérard Crespo


1h24 – Argentine / France / Pays-Bas / Espagne - Scénario : Lisandro Alonso, Salvador Roselli - Photo : Lucio Bonelli - Décors : Gonzalo Delgado - Musique : Flor Maleva - Montage : Lisandro Alonso, Fernando Epstein, Martin Mainoli, Sergi Dies - Son : Catriel Vildosola - Interprétation : Juan Fernandez, Giselle Irrazabal, Nieves Cabrera.

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