Ils vécurent heureux et passèrent de bonnes vacances !
De beaux paysages, un acteur réputé et de l’amourette : voilà en quoi consiste le premier film d’Anna Novion, Les grandes Personnes.
C’est dans un décor de carte postale suédoise que se retrouve Albert (Jean-Pierre Darroussin) et sa fille Jeanne de dix sept ans pour les vacances. Sur un malentendu, ils doivent cohabiter avec la propriétaire de la maison de location ainsi qu’une de ses amies. Jean-Pierre Darroussin évolue donc dans un univers féminin animé d’aventures autant malencontreuses que téléphonées.
Dans un scénario plutôt creux, notre réalisatrice a su donner une teinte d’humour subtil tout en nous rappelant nos classiques : la chute du mur de Berlin en 19…89 ! Même si ce film se regarde le nombril, on remarque une double définition intéressante de l’île inspirée de la littérature. Tantôt île paradis tantôt île prison, le paysage séduisant contribue à l’ambiance étrange et attirante qui se dégage. Insistant sur des quiproquos, Anna Novion semble cependant négliger la mise en scène. A la fin, le film est porteur d’un message d’optimisme : la vie est belle. Le spectateur est ainsi amené à la question suivante : « N’aurait-on pas du ajouter à cela une once d’originalité ? ».
Tout est bien qui finit bien, nous n’avons plus qu’à nous laisser entraîner par la légèreté et la simplicité coordonnées avec une musique apaisante. Il convient tout de même de répéter que le cinéma est un divertissement mais sans doute aussi un art.
En dépit de l’âge de la réalisatrice, ce film manque malheureusement d’innovation mais il lui assure probablement une place dans le cinéma français. Ainsi, il ouvre le débat : vaut-il mieux faire un petit film réussit plutôt qu’un film ambitieux raté ?
Camille Rolland, Margaux Janin
Lycée Saint Exupéry de Lyon
Grandes personnes, grands trésors ?
Est-ce que ça fait mal d’être une grande personne ? Question qui reste en suspens pour grands et petits après l’excellent film d’Anna Novion, Les Grandes personnes.
Pourtant, c’est une comédie simple et pleine de fraîcheur : entre chasse au trésor et déceptions passagères, Jeanne et son père, Albert, passent des vacances suédoises mouvementées, contraints de cohabiter avec Christine et Annika, propriétaire de leur location…
L’histoire débute par des séquences irrésistiblement drôles grâce à de savoureux dialogues, mais ne se cantonne pas au seul but de faire rire. Tour à tour profonde, émouvante, mélancolique ou légère, l’œuvre explore ensuite toutes les facettes de la vie, comme ses personnages explorent leurs paysages intérieurs ou ceux de la Suède.
Pour un film aussi juste sur les rapports humains, il fallait que les acteurs le soient eux aussi. Anaïs Demoustier incarne avec simplicité et une grâce candide, Jeanne, perdue dans les affres de l’adolescence, tandis que Jean-Pierre Darroussin se glisse de manière talentueuse et convaincante dans la peau d’Albert, Français moyen et père en décalage avec les attentes de sa fille. Epaulés par Lia Boysen (Annika) et Judith Henry (Christine), tout en finesse, ils forment un quatuor attachant.
Filmés avec pudeur et tendresse, ils peuvent ainsi refléter et révéler toute la fragilité de leurs personnages. Délicate, la réalisation l’est toujours : loin d’agresser le spectateur par des images saccadées, elle le transporte au contraire dans un univers pastel, intimiste et rassurant, à la musique aérienne. La nature scandinave est dévoilée dans toute sa splendeur par de grands plans, larges et lumineux.
Que dire de plus ? Ici, ce ne sont pas les personnages qui font l’histoire mais l’histoire qui les façonne : Albert trouvera un trésor… quel qu’il soit.
Avec un premier long-métrage sur les grandes personnes, Anna Novion signe son entrée dans la cour des grandes… réalisatrices.
Célia Brun, Mélanie Thoinet
Lycée Carnot de Cannes
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Voyage initiatique pour Vikings égarés…
Besoin d’un grand bol d’air ? Envie d’évasion ? Tentés par les paysages des régions légendaires, vous avez toujours rêvé fouler des fjords énigmatiques ? Anna Novion vous propose d’assouvir vos désirs d’escapade par son premier film Les Grandes personnes.
Première quinzaine d’août. Hôtes étourdies mais malignes et gourmandes vous feront découvrir les plaisirs de la vie suédoise. Crème solaire et maillots de bain sont conseillés pour vous initier à la fraîche douceur de cette eau nordique. Attention aux chocs thermiques, il faut pénétrer ce film avec sagesse tout en se laissant porter par les notes d’humour qui le constellent avec justesse et harmonie. Cachet authentique garanti. Eglises blanches taillées dans la roche, ballade bucolique et rencontre intimiste avec les étoiles de mer seront comprises dans la demi-pension. C’est dans ce cadre champêtre que vous pourrez vous retrouver en famille. Les légendes de vikings amoureux et poètes plairont aux plus jeunes, tandis que les feux de bois autour d’une guitare musicale séduiront les demoiselles candidates aux tous premiers frissons. Monsieur, armé d’un détecteur de métaux, jouez à l’aventurier et partez à la recherche du trésor perdu de Jon Vittfön. Des kayaks seront à votre disposition, et payés par nos soins, tâchez de les attacher tout de même pour éviter tel un Robinson de vous retrouver seul et égaré. Jeter une bouteille à la mer en criant votre solitude, semblera sinon la seule option que nous vous proposerons, avant de vous récupérer au crépuscule levant.
Mais Les Grandes personnes vous permettra aussi d’appréhender les questions embarrassantes d’une fille enfin curieuse. La Suède facilite le dialogue et inspire par la pureté des nuages se reflétant dans la mer. Les liens seront renoués et les vieux tourments d’un passé douloureux exorcisés.
Anna Novion vous propose aussi le portrait d’autochtones véridiques, les visages angéliques d’une chorale mystique répondent aux visages sculptés de marins endurcis. Là-bas, vous trouverez votre « autre », celui qui vous complète et la rencontre sera sublime dans l’hôtel sauvage d’une nature accueillante.
Alors, courez au guichet, brandissez votre billet et présentez votre passeport : bienvenue dans la sphère envoûtante d’une Suède captivante que Anna Novion filme décidément avec beaucoup d’excellence.
Pauline Proffit
Lycée d'Artagan de Nogaro
Les vacances de Monsieur Neubot
Albert emmène sa fille en vacances tous les ans pour son anniversaire. Ca lui fait plaisir. Cette année, c’est la Suède. Mais les petites vacances tranquilles sont chamboulées par la présence d’Annika, la propriétaire de la location, et de Christine, une amie française. Les espoirs de chasse au trésor auxquels aspire Albert en arrivant au pays des Vikings sont vite déçus … Tout un programme !
Voilà l’intrigue insipide du film d’Anna Novion, qui plante rapidement son décor au pays d’Ikéa et se presse de placer des personnages vides et stéréotypés dans une situation à peine cocasse. Toute tentative de mise en place d’un schéma dramatique est vouée à l’échec et le scénario sans saveur de cette comédie bien française tient plus d’un mauvais téléfilm ou du théâtre de boulevard que d’un bon film comique. Les paysages scandinaves lumineux, filmés avec une fausse intention esthétique, ne sont qu’un arrière-plan banal pour ce film qui se réclame de pur divertissement.
La réalisatrice conte les amourettes d’une adolescente bien propre sur elle et les aventures bien fades de grandes personnes qui semblent être restées au stade de l’enfance. Le film n’a pas de but, sinon lui-même. Il s’auto-suffit mais ne présente ni d’intérêt dramatique, ni d’intérêt artistique. S’ajoute encore à cela que le jeu des acteurs est désespérément faux et monotone. On sourit parfois mais de désespoir et de pitié. Les dialogues sont navrants et grandiloquents, l’histoire fait du sur place … On désespère de revoir un jour le Darroussin de Guédiguian. Ce film n’est même pas mauvais, il est inexistant.
Margot Lefranc, Edouard Madec
Lycée Jules Verne de Nantes
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