XXY
de Lucía Puenzo
Semaine internationale de la critique
Grand prix de la Semaine de la critique
Soutien ACID / CCAS





palmePour son premier long métrage, Lucia Puenzo auteur de trois nouvelles, s’attaque à un sujet des plus complexes. Elle traite avec justesse la quête d’identité sexuelle d’une adolescente de quinze ans, Alex. Ce thème tabou, rarement voire jamais mis en scène au cinéma est ici dévoilé de manière crue en gardant toujours une certaine pudeur. Certaines scènes peuvent paraître « choquantes » mais ne serait-ce pas dû à un sujet trop peu abordé ? En effet, dans la société occidentale actuelle, les portraits adolescents sont le plus souvent stéréotypés (ex : American pie , Lolita malgré moi…). Ici au contraire, on atteint une réalité plus fine et plus proche qui ne manquera pas d’émouvoir le jeune public. Mais les spectateurs adultes ne sont pas pour autant laissés de côté. XXY se lit à deux niveaux émotionnels : le public adolescent s’identifiera plus aux protagonistes (Alex, Alvaro…) alors que le public adulte partagera les doutes et la douleur des parents d’Alex. Plusieurs autres thèmes non négligeables sont développés : problème de communication entre parents et adolescents incompris, tolérance, amour, discrimination, amitié…


Le titre, original et approprié, nous en dit le moins pour en suggérer le plus.
Avec un esthétisme qui joue sur les couleurs (dominance de couleurs pâles), la réalisatrice n’en oublie pas moins la dimension psychologique : chaque personnage est plus qu’esquissé, il trouve ici une épaisseur qui le rend humain. Une mise en scène épurée, aux limites du fantastique, qui se révèle très forte émotionnellement. Cela est dû en partie à l’actrice principale, Inés Efron qui se montre étonnante.
La réalisatrice choisit une fin ouverte, laissant une grande part de liberté, mettant en avant la question de la « normalité ».

Kim N’Guyen
Elodie Balaguer
Cyrielle Cecchini
Manon Fumagalli
Lycée Bristol - Cannes

 


palme
Entre ou avec les deux sexes ?

Pour son premier long-métrage, Lucia Puenzo choisit le thème difficile et original de l’hermaphrodisme qu’elle traite en mélangeant liberté de langage propre à la Movida et subtilité face aux tabous.
En effet, malgré l’ombre documentaire qui plane sur cet espace aux tons froids, l’entrecroisement de la quête personnelle et sexuelle des adolescents avec la volonté des parents de reconnaître une part d’eux-mêmes en leurs enfants, s’ajoute au thème principal qui reste une des rares serrures que les cinéastes ont tenté d’ouvrir.
Les murs de fuite, protection de toute une famille, s’effritent face aux coups de béliers portés par le regard des autres. Les pierres tombent une à une comme la tortue laissant sur le lit de sable cette carapace si lourde et encombrante.


C’est au travers de la douleur et de la solitude que les personnages grandissent et que les dénonciations d’une société fusent : un regard lourd de jugements, un mépris face à la différence qui dérange...
Plusieurs messages traversent ce film, mais l’un d’entre eux s’en détache particulièrement, la Différence qui n’est pas une faiblesse mais un puits dans lequel il faut s’abreuver pour en tirer sa force. A quoi sert-il de se cacher, de (se) mentir ? Les faux-semblants ne sont que des morceaux de verre écorchant le quotidien. Faut-il fermer les yeux sur ses blessures au nom de la normalité ?

Catherine Ramakers
Elodie Moreau
Lycée Val de Saône

 

 

 


palmeUniversalité singulière

XXY. A la fois un nom de code, et un code génétique. Intrigant donc. Mais paradoxalement le sujet qui sera abordé ici nous apparaît tout de suite comme évident. Pour son premier long métrage, la réalisatrice Lucia Puenzo choisit l’ambitieux thème de l’hermaphrodisme ; et on se demande ce qu’elle réussira à en faire. Souvent évoquée, mais jamais présentée de manière aussi juste et directe, la recherche de l’identité sexuelle, des autres mais avant tout de soi-même insuffle à l’œuvre une profondeur d’âme et une sensibilité d’expression rares. Oui, car en effet XXY est un film qui énonce, mais qui ne dénonce pas, jouant sans cesse sur l’alternance d’instants forts et sans tabou et de moments délicats et pudiques.
Se présentant comme une réflexion sur la différence et le regard des autres, XXY ne cesse de jouer sur les parallèles et les oppositions qui existent entre le devenir de ces deux familles. Elle, Alex, jeune hermaphrodite et lui, Alvaro qui doute en raison de son homosexualité. Chacun d’eux cherche à couper les ponts avec l’enfance et à choisir ce qu’il doit devenir. Cette quête, ils l’effectuent ensemble se complétant dans leurs différences et cherchant l’un dans l’autre à repousser ce choix inéluctable.


Les couleurs froides omniprésentes accentuant ce contraste entre amour et oppression du milieu, ces adultes qui semblent étrangers au ressentiment de leurs enfants, tout suscite émotion chez le spectateur et rend le sujet intemporel voire universel. Car en effet, au-delà de l’hermaphrodisme, XXY est le film de la recherche de ses sentiments et de son identité au moment de l’adolescence.
Investissement émotionnel dans les personnages donc, de la part des acteurs comme du spectateur. Servi par une brillante distribution, ce film à la fois fort, dur et touchant ne laisse pas indifférent. Performance magistrale pour la réalisatrice Lucia Puenzo comme pour son actrice Inés Efron, tellement juste dans ce rôle d’adolescente tourmentée. Comment désormais faire mieux ? A suivre…

Constance Déchelotte
Anatole Tomczak
Lycée franco-allemend - Buc

 

 

 


palmeChromosomes History X

Il est toujours difficile de traiter de l’adolescence, mais cela devient encore plus compliqué lorsqu’on y ajoute la sexualité. S’inspirant d’un conte de Sergio Bizzio, Lucia Puenzo nous livre XXY, son premier long-métrage, qui traite de l’angoisse de deux adolescents perdus, face à un choix crucial et une quête de soi.
Alex, quinze ans, porte un lourd secret, et vit reclus avec ses parents en bord de mer. Tout bascule lorsque d’anciens amis de Buenos-Aires leur rendent visite, accompagnés de leur fils Alvàro. Celui-ci est le seul à ignorer la raison de ce malaise général.


Se noue alors une curieuse relation entre les deux adolescents : mélange de peur, de curiosité, de sexe, d’amour. La réalisatrice nous montre des paysages froids, en contraste avec la force du lien qui unit les deux personnages principaux. Alex monopolise l’attention du spectateur, de par son jeu exceptionnel et les relations qu’elle entretient avec les autres acteurs.
Néanmoins, la mise en scène ainsi que certains plans auraient pu être plus travaillés : quelques imperfections qui nous rappellent qu’il s’agit d’un premier long métrage.
Un film à voir comme un début très prometteur, et une réalisatrice à suivre avec attention…

Kévin Durivaux
Arthur Roig
Lycée d’Arsonval


1h30 - Argentine / France / Espagne - Scénario : Lucía Puenzo d'après un conte de Sergio Bizzio - Photo : Christian Marohl - Décors : Roberto Samuelle - Musique : Andrés Goldstein, Daniel Tarrab - Montage : Alex Zito, Hugo Primero - Son : Natasha Braier - Interprétation : Ricardo Darín, Valeria Bertuccelli, Germán Palacios, Carolina Peleritti, Martín Piroyansky, Inés Efron, Guillermo Angelelli, César Troncosoi.

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