Voleurs de chevaux |
En-vol de chevaux Amour, jalousie, trahison, vengeance, effusion de sang, mais surtout fraternité, tels peuvent être les thèmes que développe Les Voleurs de chevaux, tourné par ailleurs dans la superbe région qu’est le Limousin, terre d’accueil des cinéastes. C’est avec ce western aux faux-airs kubrickiens que Micha Wald emmène son public quelque part à l’est au début du XIXe siècle. |
Bien qu’étant un film de genre, le scénario est loin d’être simpliste : violence maîtrisée, « réalistement » brève, des relations complexes entre les personnages et un dénouement inattendu. Le tout accompagné d’une bande son bien intégrée, d’un montage qui sort de l’ordinaire et qui peut faire penser au film choral, et d’un casting prometteur. Ces éléments font de ce film une œuvre unique qui donne une envie d’évasion. Julie Delmas
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Cruelle poésie Une poésie. Notre cœur se retrouve au centre de cette épopée sentimentale. Synesthésie Waldienne touchante et efficace. |
D’aucuns diront que la langue française, présente en terre Ukrainienne où se déroule l’action, enraye la musique du film et que les faits historiques sont trop superficiels. Mais ce n’est qu’un grain de sel sur une mer de sable face à cette œuvre où les protagonistes interprétés par d’excellents acteurs se déchirent pour finalement se trouver. Micha Wald rend ici hommage à ses réalisateurs préférés en citant notamment Ridley Scott et Stanley Kubrick. L’issue que nous offre la fin tangue entre espoir et illusion: à chacun d’y voir sa propre vérité… Julie Douchet |
La vengeance dans la peau Micha Wald, réalisateur du court-métrage Alice et Moi, présenté lors de la 43e édition de la Semaine Internationale de la Critique, revient au galop cette année pour présenter son premier long métrage : un western sentimental. Voleurs de Chevaux est un condensé d’action entre poursuites et combats de sabres, qui traite d’une relation fraternelle entre deux couples de frères. D’un côté Jakub et Vladimir. De l’autre Roman et Elias. Si beaucoup de choses semblent les séparer, beaucoup d’autres les rapprochent. L’absence de leurs parents, jamais nommés. La complexité de leur relation : ils ont besoin l’un de l’autre pour avancer. Une fraternité qui s’exprime différemment selon les duos : la relation entre Jakub et Vladimir, plus intime que celle entre Roman et Elias, plus violente. Le scénario, original, ne se borne pas à explorer seulement les relations fraternelles, mais s’intéresse également au thème de la vengeance. Vengeance qui donnera une nouvelle raison de « vivre » à Jakub, perdu après la mort de son frère, tué par Roman. Une quête de vengeance qui l’emmènera à devenir une sorte d’animal, violent, sans pitié et inhumain, cherchant juste à se venger, pensant peut-être « rester » avec son frère. Une façon en quelque sorte de faire son deuil. |
Micha Wald pose sa caméra dans des paysages somptueux qui reflètent une nature à l’inverse des émotions que ressentent les protagonistes dans leur corps à corps douloureux. Les costumes sont ancrés dans la froide réalité, s’y fondant avec justesse. Doublé d’une mise en scène recherchée, classique dans sa narration mais stylisée dans ses combats, Voleurs de Chevaux étonne pour une première réalisation. Manon Fumagalli |
Il était une fois, quelque part à l’Est… Pour son premier long-métrage, le réalisateur et scénariste Micha Wald place la barre très haut. Voleurs de chevaux se déroule au XIXe siècle, quelque part à l’Est… On nous présente deux couples de frères : des cosaques d’une part, des voleurs de chevaux de l’autre. On pourrait donc s’attendre à un simple Western par les espaces ouverts tels que la nature (beaux paysages et belles couleurs), les scènes équestres, l’histoire de vengeance, le regard des deux aînés au bal, la présence de la musique qui souligne l’action… Et pourtant, le film prend une toute autre dimension. L’amour fraternel y est évoqué de manière très touchante, élégante : tout est dans la retenue. |
On retrouve un parallélisme dans le scénario puisqu’on voit évoluer les cosaques puis les voleurs de chevaux séparément, avant leur rencontre lorsque les uns voleront les chevaux des autres. Les deux fratries sont jouées par de jeunes comédiens talentueux qui portent le film. On peut même dire que leur interprétation est un des moteurs du film, tout comme la récurrence de la violence. En effet, cette dernière est justifiée car historique. Bien sûr, le réalisme troublant des combats a dérouté plus d’un spectateur et pourtant, elle nous réveille nous garde captif, nous interpelle et demeure un élément de succès pour le film car elle fait vendre. De plus, finir le film sur une nouvelle filiation semble intéressant. Morgane Duval |
Micha Wald, relate avec ce premier long métrage un vol de chevaux au XIXe siècle. Les voleurs sont Roman et Elias, deux malfrats, qui se rendent par ailleurs reponsables de la mort d'un jeune garçon. Le frère de ce dernier, jeune cosaque, n’accepte pas ce meurtre et jure de se venger. Commence alors une chasse à l’homme épique, à travers les plaines ukrainiennes, mêlant violence et poursuites effrénées, fraternité et amour. Le cinéaste n’insiste pas tant sur le contexte historique du film que sur la justesse et la maladresse touchante avec laquelle les relations entre frères sont rapportées. Il serait cependant difficile de ne pas reconnaître la place des paysages époustouflants, des chevaux puissants et sauvages, dans Voleurs de chevaux, puisque sans en abuser, Micha Wald utilise la nature pour représenter les liens étroits et bestiaux qui unissent les protagonistes. Réfléchissant ainsi sur les liens du sang, à défaut de ceux du cœur, l’œuvre insiste sur cet amour inconditionnel et sans limites entre deux êtres d’une même famille, d’une même tribu. |
Sa beauté est d’autant plus contestable, puisque souvent exagérée et rythmée par des musiques chevaleresques, inutiles à son évolution dans l’œuvre, qui en viennent à lui ôter toute crédibilité. Les scènes d’action s’enchaînent, bâclées pour la plupart, voire inachevées. Les coups pleuvent et lassent, et on s’interroge sur le réel désir de réflexion dans le film, manifestement limité. Anatole Tomczak
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1h26 - Belgique / France - Scénario : Micha Wald - Photo : J-P de Zaeytijd - Décors : André Fonsny - Musique : Stephan Micus, Johan Johannsson, Jef Mercelis - Montage : Susana Rossberg - Son : Véronique Gabillaud - Interprétation
: Adrien Jolivet, Grégoire Colin, François-René Dupont, Grégoire Leprince-Ringuet, Igor Skreblin, Mylène Saint-Sauveuri. |