Komma
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Point de rupture
Que faire quand on se réveille dans une chambre froide, avec devant soi la possibilité de recommencer sa vie ? Peter De Witt, lui, se choisit une nouvelle identité, celle de Lars Erickson, homme d’affaire Suédois. Ce mythomane improvisé rencontre par hasard une cendrillon amnésique, Lucie. Cette artiste déjà un peu névrosée et sous l’emprise de sa mère qui, elle, l’est franchement, a perdu la mémoire lors d’une de ses expositions. « Lars » comble ce vide en leur inventant un passé commun qui commence de façon excentrique au Pérou. Par intuition, il l’emmène au château de Neuschwanstein, dans une Bavière enneigée aux allures de conte de fée. Au cours du séjour, chacun apprend à se connaître et à découvrir l’autre. Le premier long métrage de Martine Doyen est un film qui malgré quelques longueurs reste original, alliant violence et tendresse. |
Celle-ci
est transcrite par des plans rapprochés qui semblent caresser les
personnages et capter leurs émotions. Quant à la violence,
elle est traduite par une omniprésence du thanatos, suggéré par
une lumière blanche que l’on retrouve au début
et à la fin du film. En effet, le premier plan nous montre le
protagoniste enfermé dans un sac à la morgue, tandis
que dans le dernier on le voit suspendu à une branche dans un
paysage qui a pour linceul la neige. Ainsi, même si l’on
a pu croire que l’arrivée de Lucie allait insuffler la
vie à Peter, cet espoir semble déçu puisque ce
qui avait commencé dans le funèbre finit dans le funèbre.
Cependant, l’atmosphère féerique en partie due
aux références à certains contes, comme lorsque
Lucie se pique le doigt, laisse la fin ouverte. Une renaissance ? |
Folie
déjantée |
Le
spectateur est projeté dans
les contes de son enfance, notamment avec la scène de la chaussure
trouvée
au milieu de l’escalier. Était-elle en vair ? |
Réveils ensommeillés |
Tout
se passe comme si l’incompréhension régnait, l’entourage
de Lucy est, à ce sujet, révélateur. |
Dans la bruyante
Bruxelles, deux personnages s’éveillent à une
nouvelle vie. L’homme prend l’identité d’une
personne décédée, Lars Ericsson, et le femme,
Lucie, tente de fuir un lourd passé. |
Lucie,
elle, trouve une échappatoire à sa vie dans un art violent
qui oppose deux éléments contradictoires : l’eau,
représentant la froideur et l’envahissement de sa mère
et le feu, celui de la violence de son amant ; jusqu’au point
de rupture. Cette destruction symbolise une destruction affective. |
Un homme.
Une femme. Il se réveille dans une morgue. Elle est
au bord du suicide. Ils se rencontrent. Petit à petit, on découvre
qu’il est mythomane et qu’elle est amnésique. |
Peter,
drôle de prince charmant, amène Lucie en Bavière
près
du château de La Belle au bois dormant. Ce voyage permet de compléter
le puzzle du passé de Lucie, notamment grâce à un flash-back
qui laisse supposer un viol dans son enfance. Lucie devient plus sereine. Peter,
lui, s’enfuit, ivre. |
1h30 –- Belgique - Scénario : Martine Doyen, Valérie Le Maitre - Image : Hugue Poulain - Son : Manu De Boissieu –- Décors : Valérie Grall - Montage : Mathyas Verres - Musique : Jeff Mercelis - Interprètes : Arno, Valérie Le Maitre. |