L'Âme accablée |
Bien “malaki” ne
profite jamais “Malaki”, c’est du grec phonétique et cela veut dire “connerie”. Si Soul kicking, le film ovni de Yannis Economidis présenté à la Semaine de la critique en séance dite “très spéciale”, est sans doute loin d’en être une, il fait partie du genre que l’on ne peut qu’adorer ou détester. Pour l’extrême souffrance que fait endurer au spectateur un niveau de décibels insupportable, et ne donnant pas dans le masochisme, on a ici préféré détester. C’est l’histoire de Takis, un homme sur lequel s’acharnent sœur, femme, amis, collègues, patron… bref une bande de dingues tous plus crétins, beaufs, furies et allumés les uns que les autres. L’histoire d’une humiliation totale et sans rémission qui, dans une atmosphère glauque et crade, nous vaut pendant près de deux heures un flot ininterrompu d’injures hurlées, accompagnées par quelques baffes ou tabassages bien sentis. |
Tandis
que les femmes sont toutes des putes et des salopes (assertion qui
se vérifie dans le film), les hommes, et plus particulièrement
Takis le lobotomisé, sont des “malaca”. Le fait
que ce seul mot constitue au moins 70 % du texte intégral nous
fait découvrir et déplorer la grande pauvreté du
vocabulaire grec, que Titra-Film a heureusement le talent d’enrichir
dans ses sous-titres ; le récurrent “malaca” devient
ainsi, pour ne citer que quelques traductions : enfoiré, salaud,
connard, abruti, trou à bite, ducon, salopard, tantouze… On
est bien loin de la poétique et harmonieuse Ronde des jurons de
Brassens et très près de l’enfer. |
1h52 - Grèce - Scénario
: Yannis Economidis - Image : Dimitris Katsaitis - Son : Dinos Kittou -
Montage : Yannis Chalkiadakis - Décor : Ioulia Stavridou - Interprètes
: Errikos Litsis-Takis, Vangelis Mourikis-Periklis, Maria Kehagioglou-Irini,
Maria Nafpliotou-Popi, Yannis Voulgarakis-Yorgos, Costas Ksikominos-Jimmy. |