Quinzaine des réalisateurs 2006, Honor de cavalleria

Entre contemplation et longueur, il y a une grande différence. Ce que n'a visiblement pas compris Albert Serra, qui accouche d'un film interminable et poseur. Certains plans ont un rendu esthétique réussi, mais 1h45 pour contempler deux hommes qui dorment et un brin d'herbe, c'est un peu exagéré. Honor de cavalleria appartient au récent style de cinéma minimaliste (dans ses idées) et intellect (dans ses idées), d'une prétention sans nom. Sous prétexte "d'expérience sensorielle humaine et métaphysique d'auteur", Serra éternise ses plans jusqu'au baîllement, puis au sommeil et à la sieste. Il ne s'agit que d'une errance (ce qui n'est pas inintéressant en soi), mais tout à fait intellectuelle et masturbatoire, dénuée de toute crédibilité, dans la mesure où aucune reconstitution historique n'a été faite, et que du coup, on sent le gaz des voitures sur la départementale qui doit se trouver à 300m. On a l'impression d'être dans une campagne moderne, avec deux personnages en costumes devant la caméra, et la moissonneuse-batteuse derrière.