Re-cycle
Gwai wik
Oxide Pang Chun, Danny Pang
Sélection officielle
Un certain regard


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Gwai wik

Les frères Pang sont deux petits maîtres du cinéma de série B. Bangkok Dangerous (1999) était un polar fiévreux et assez habile ; The Eye (2002) ne renouvelait pas le genre du fantastique mais était assez saisissant. Sur un mode mineur, Re-Cycle surfe sur la vague des films traitant le thème des allers-retours entre les mondes réel et virtuel, et dont le modèle inégalé est jusqu’à présent Eternal Sunshine of the Spotless Mind. Une écrivaine dont le roman est adapté au cinéma est prise d’hallucinations étranges. Les faits surnaturels évoqués dans son livre semblent la rattraper pour l’inciter à une traversée du miroir. Notre belle héroïne ne se vautrera pas dans l’univers onirique et symbolique de Cocteau mais effectuera un véritable parcours du combattant dans le monde de l’horreur totale.


La rencontre avec une mystérieuse petite fille est l’un des plus beaux moments du récit et la révélation de son identité distille un malaise que l’on aurait aimé éprouver à d’autres reprises au cours de la projection. Trop d’effets spéciaux tuent les effets spéciaux, pourrait-on dire, et le déluge de flammes et de procédés gore écrase un peu une histoire dont le scénario est pourtant tout en finesse et à lecture multiple. Ce n’est pas faire injure aux Pang Brothers que d’être dubitatif face à leurs prouesses techniques qui suscitent autant d’effroi que les trucages de Ma sorcière bien aimée. Sur un sujet voisin, Roman Polanski avec Répulsion suggérait le fantastique avec une plus grande économie de moyens. Cela n’empêche pas Re-Cycle de se laisser regarder avec un plaisir certain.

Gérard Crespo


1h52 - Thailande - Scénario, dialogues : Oxyde Pang, Danny Pang, Pak-sing Pang, Cub Chien, Sam Lung - Photo : Decha Srimantra - Musique : Payont Permsith - Montage : Oxide Pang, Danny Pang, Curran Pang - Interprétation : Sin-je Lee.

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