Buenos Aires 1977
Chonicle of an Escape
Cronica de una fuga

Israel Adrian Caetano
Sélection officielle
Un certain regard


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En 1977, un jeune footballeur est arrêté par des agents au service du gouvernement militaire argentin à la suite d’une délation. Victime d’accusations sans fondements et de torture physique et psychologique, il sera transféré à la “Maison Seré”, centre de détention clandestin dans lequel il partagera son cauchemar avec d’autres jeunes gens. C’est l’un des premiers films à aborder ouvertement les années noires de la dictature argentine. On se souvient pourtant de L’Histoire officielle (Luis Puenzo, 1985), qui abordait avec efficacité le thème des disparus dans ce pays, et valut un prix d’interprétation à Norma Aleandro.
Israel Adrián Caetano, cinéaste uruguayen, prend ici le risque de réveiller des blessures profondes ; pourtant l’œuvre ne se veut pas politique, si ce n’est dans la défense des droits de l’homme. Un tournage caméra à l’épaule renforce l’impression de témoignage direct. Dans les séquences d’interrogatoire, le hors-champ et le son amplifient la suggestion de l’horreur, et jamais le cinéaste ne verse dans la surenchère de violence et de complaisance.


La scène de l’évasion, dans laquelle les prisonniers courent dans la rue, nus et menottés, n’a rien à envier aux modèles du genre et dénote un sens de la narration indéniable. Rodrigo de la Serna, l’acteur principal, montre l’étendue de son registre avec un jeu sobre qui était déjà le sien dans Carnets de voyage.
Pourtant, le film ne suscite pas l’adhésion totale. Est-ce dû  à la noirceur totale du traitement (certes, le sujet ne peut que s’y prêter…)  ou à un sentiment de déjà-vu ? Sans avoir les excès de Midnight Express, production racoleuse sur les prisons turques, Crónica de una fuga ne possède pas la perfection de L’Aveu (Costa-Gavras, 1970) qui décrivait le totalitarisme dans une ambiance kafkaïenne sans se référer explicitement à des événements précis. C’est l’unique réserve que nous ferons face à cette œuvre “politiquement correcte”, et respectable dans sa forme et son propos.

Gérard Crespo


1h42 - Uruguay - Scénario, dialogues : Israel Adrián Caetano, Esteban Student, Julian Loyola - Photo : Julian Apezteguia - Décors : Juan Mario Roust, Jorge Ferrari - Musique : Iván Wyszogrod - Montage : Alberto Ponce - Son : Fernando Soldevila Interprétation : Rodrigo de la Serna, Nazzareno Casero, Pablo Echarri, Lautaro Delgado.

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