Congorama |
Ovni cinématographique, Congorama aurait mérité un écho plus ample après sa projection à la Quinzaine. Desservi par une bande-annonce idiote et une certaine critique faisant la fiche bouche, il n'a guère trouvé son public en salles. Pourtant, il s'agit d'une œuvre novatrice, qui inscrit Philippe Falardeau dans le cercle des nouveaux cinéastes prometteurs.
Difficile de résumer le synopsis, d'autant plus que le risque est grand de déflorer un scénario à la fois alambiqué et subtil. À l'instar de Babel, le récit est partagé entre plusieurs coins du globe, mais se limite ici à la Belgique, le Congo et le Québec. Le mélange des genres (road movie, espionnage, drame familial, comédie), loin de jouer la carte de l'esbroufe, sert admirablement le montage menant une “direction de spectateurs” magistrale. Un inventeur belge erratique (Olivier Gourmet, une fois de plus impérial), fils d'un écrivain paralysé (le regretté Jean-Pierre Cassel) et marié à une Congolaise réfugiée, sera amené à croiser la destinée d'un Québécois propriétaire d'une voiture électrique bizarroïde. |
Des flash-back explicatifs, la même action filmée selon plusieurs points de vue et des pistes narratives permettent de semer des indices et reconstituer le puzzle scénaristique. Au-delà du brio de la narration et des cocasseries (mélange d'accents belges et canadiens, illusion d'une francophonie reconstituée), le réalisateur décèle un sens aigu du rythme et de l'ellipse. |
1h46 - Canada / Belgique / France - Scénario : Philippe Falardeau - Image : André Turpin - Son : Sylvain Bellemare, Laurent Benaïm, Dominique Dalmasso - Décors : Jean Babin - Montage : Frédérique Broos - Musique : Jarby McCoy - Interprètes : Olivier Gourmet, Paul Ahmarani, Jean-Pierre Cassel, Claudia Tagbo, Arnaud Mouithys, Lorraine Pintal, Gabriel Arcand, Guy Pion, Marie Brassard, Janine Sutto |