Les Anges exterminateurs |
Pour porter un jugement esthétique sur Les Anges exterminateurs,
il est indispensable de le situer dans la filmographie de Jean-Claude
Brisseau. Rappelons que le cinéaste a été condamné en
décembre à un an de prison avec sursis et 15 000 € d’amende
pour harcèlement sexuel envers deux jeunes actrices à l’occasion
de son précédent film. Les deux comédiennes reprochaient à Brisseau
de leur avoir fait passer des essais érotiques avant de leur refuser
le rôle. |
D’ailleurs, le metteur en scène ne se ménage pas
lui-même. Les plans séquences où les deux actrices
se livrent, seules ou ensemble, à des gestes explicites, sous
l’œil complaisant de François, sèment le doute,
mais la volonté de transparence du cinéaste lui fait marquer
des points. Surtout, ce qui fait de cette œuvre bien plus qu’un
projet autobiographique est l’atmosphère irréelle
et onirique qui ouvre et clôt certaines séquences :
anges annonciateurs du déroulement de l’intrigue, grand-mère
fantômatique… On retrouve ici la veine du fantastique social
de son chef-d’œuvre, De bruit et de fureur (1988),
ce que rappelle d’ailleurs la brève apparition de François
Négret. Les rapports ambigus entre les deux actrices et le cinéaste
font aussi écho aux relations entre Vanessa Paradis et Bruno Cremer
dans Noce blanche (1989) : de l’image récurrente
de la figure paternelle dans les jeux de pouvoir et de séduction… Gérard Crespo |
1h40 – France - Scénario : Jean-Claude Brisseau - Image : Wilfrid Sempé - Son : Georges Prat -Décors : Maria Luisa Garcia - Montage : Maria Luisa Garcia - Musique : Jean Musy - Interprètes : Frédéric Van Den Driessche, Maroussia Dubreuil, Lise Bellynck, Marie Allan. |