Star Wars : Episode III - La Revanche des Sith
Stars Wars: Episode III - Revenge of the Sith

Georges Lucas
Sélection officielle
hors compétition

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Dernier épisode (enfin) du serial le plus médiatisé de l’histoire du cinéma, La Revanche des Sith doit être situé, faut-il le rappeler, en troisième place dans la chronologie puisque la vaste opération commerciale menée depuis cinq ans a vendu la deuxième trilogie comme un interminable flash-back. Que dire de la narration ? Entre deux séquences de bavardages « politico-new-age », nous assistons à l’affrontement entre le sage caoutchouteux Yoda et Dark Sidious, des batailles spatiales et terrestres à l’issue desquelles la république deviendra un empire, et un équilibre morts et naissances qui voit l’apparition des bébés Luke et Leia, héros des épisodes mythologiques. Et puis, et surtout, le film est axé autour du gentil Jedi Anakin Skylwalker (Hayden Christensen, plus lisse que dans L'Attaque des clones) métamorphosé en méchant Dark Vador, le robot qui vous veut du mal.
La naissance postopératoire du vilain est censé être le clou du spectacle et devrait combler ceux qui se demandent depuis 1977 (si, si, il en existe) comment une telle transformation a pu être possible. Du côté de l’interprétation, les acteurs assurent le minimum syndical : Natalie Portman remplit avec brio sa fonction décorative dans une intrigue sentimentale digne de Sissi impératrice tandis que de très bons acteurs tels Ewan McGregor, Samuel L. Jackson ou Christopher Lee, sérieux comme des papes, se font voler la vedette par des bébètes intergalactiques.

Sur un plan technique, rien à redire en revanche : la vitesse de l’exécution ou l’éclatement des spirales d’orage guerriers atteignent une virtuosité indéniable sans le débordement visuel et technologique des deux épisodes précédents.
On peut simplement regretter le manque d’humour de l’ensemble et l’absence totale de poésie, qui empêchent ce produit marketing d’atteindre les sommets de la science fiction. Les premiers Star Wars, qui déjà pouvaient apparaître comme de poussives croisades (comparativement à 2001 ou même Rencontres du troisième type), ont avec le recul davantage d’envergure et de cachet. Les personnages interprétés par Carrie Fisher ou Harrison Ford étaient un peu les héritiers de la comédie américaine et même si le genre était novateur, l’héritage du grand spectacle de l’âge d’or hollywoodien était indéniable. Ici, on est face à un blockbuster de plus, certes plus divertissant et agréable que la moyenne, mais assez anodin. Aujourd’hui dépassé sur son propre terrain par Peter Jackson, George Lucas reste un grand technicien et l’avenir dira si ses six épisodes réunis resteront un sommet dans l’histoire du cinéma.

Gérard Crespo


2h20 - USA - Scénario, dialogues : George Lucas - Photo : David Tattersall - Décors, son : Gavin Bocquet - Musique : John Williams - Montage : Roger Barton, Ben Burtt - Interprétation : Erwan McGregor, Hayden Christensen, Natalie Portman, Christopher Lee, Samuel L. Jackson.

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