Je suis un assassin The Hook Thomas Vincent Quinzaine des Réalisateurs |
Polar ou du cochon… Ça commence comme un Hitchcock. Pas n'importe lequel ; la citation à L'Inconnu du Nord-Express est précise et assumée. Mais ici, il n'y aura pas d'échange de crimes ; "seulement" un contrat sur l'ex-femme devenue gênante d'un célèbre écrivain en panne d'inspiration, contre la sortie du tunnel pour un auteur de polars, talentueux mais en mal d'éditeur. Ce qui a intéressé Thomas Vincent en adaptant The Hook de Donald Westlake, c'est moins le crime lui-même, ou l'enquête policière, que les conséquences ravageuses d'un meurtre sur l'entourage de l'assassin. Rangeons tout de suite à l'étage des qualités du film l'interprétation remarquable des acteurs : la pudique violence de François Cluzet, les multiples facettes de Karine Viard, la présence stupéfiante d'Anne Brochet et enfin l'élégance bestiale de Bernard Giraudeau (un des rares acteurs qui peut se permettre d'en faire trop tout en restant prodigieux, comme le disait Giovanni lors du tournage de Deux hommes dans la ville, premier film du jeune acteur face aux monstres Gabin/Delon). |
Mais
ce qui fait toute l'originalité du film et peut-être son rejet par
certains grincheux, c'est l'étonnante troisième partie, une fois que
les conventions du genre sont réglées. Les personnages glissent alors
de situations inextricables en solutions désespérées, sur le plateau
d'une bascule
pathologique passé au savon noir. Le cinéma a souvent tendance à chercher
les recettes pour nous surprendre… mais avec des choses qu'on attend,
sans trop prendre de risques. |
1h50 - France - Scénario : Maxime Sassier, Thomas Vincent d'après Le Contrat de Donald E. Westlake - Photo : Dominique Bouilleret - Montage : Pauline Dairou - Musique : Krishna Levy - Interprétation : François Cluzet, Karin Viard, Bernard Giraudeau. |