Mean
Creek Jacob Aaron Estes Quinzaine des Réalisateurs |
Sous
de faux airs de téléfilm — réussi — Jacob Estes propose un vrai premier
long métrage servi par une caméra très maîtrisée, un mini — mais non
mineur — Délivrance qui met en scène le jeu souffre-douleur/bourreau
au cœur de l'adolescence.
George, adolescent trop “enveloppéî, sans jamais se départir de sa caméra ni de son agressivité verbale et gestuelle envers ses collègues de classe, vient de faire une nouvelle victime : Sam, un élève plus jeune que lui. Trahi par des séquelles visibles de la rixe et rompant la loi du silence qui sévit le plus souvent en milieu scolaire, Sam finit par se confier à son grand frère, Rocky. Au sein d'un petit clan fatigué de subir les débordements de George, l'idée de vengeance se met en place, avec comme stratégie de tourner l'ennemi en ami et l'inviter au soit-disant anniversaire de Sam que l'on fêtera au cours d'une journée de plein air avec balade en rivière… au cours desquelles George, décidément odieux et blessant, scellera son propre destin et obèrera plus ou moins celui de ses “amisî. A l'âge où l'on se découvre tout en découvrant les autres et le monde qui vous entoure, l'expérience concrétisera le passage à la maturité dans des conditions particulièrement douloureuses. |
Aux
instants les plus cruciaux du récit, on sait que les comportements
que chacun
va observer, ses réactions, définissent déjà sa personnalité et déterminent quel
type d'adulte il sera. On sait déjà que Millie, amie de Sam et donc plus jeune
que les autres ados, a déjà en elle le sens de la raison et de la responsabilité ;
mais il est vrai que c'est une fille ! Malheureusement la seule du groupe. Au
jeu de la vérité auquel la vie la confrontera plus tard, elle montre déjà les
armes de l'intelligence… |
1h27 - Etats-Unis - Scénario :Jacob Aaron Estes - Photo : Sharone Meir - Montage : Madeleine Gavin - Musique : Tomandandy - Interprétation : Rory Culkin, Ryan Kelley, Scott Mechlowicz. |