Le synopsis : France, Espagne, Hongrie, Russie, Inde, Japon, Egypte, Portugal, Ghana et Burkina Faso... Passage des frontières... contrôle d'identité. Sansa est libre. Il aime les femmes. Histoires d'amour. La caméra lui file le train, il marche, observe le monde. Une symphonie de visages, des rencontres mémorables... Il y a Click, le chef d'orchestre... Il y a Sansa et Click. Ils s'amusent... Et la musique guide leurs pas.

Notre avis : Cette déambulation artistique à travers le monde ne manque pas de charme, et participe beaucoup plus à un cinéma de l'errance sans frontières qu'à un cadre formaté de co-production internationale. Le public s'attachera à Sansa, formidablement incarné par Roschdy Zem, qui donne le meilleur de lui-même dans cette composition d'artiste bohème, marginal et intégré à la fois, maniant aussi bien l'art du pinceau que celui de la drague. Et Ivry Gitlis, en vieux chef d'orchestre lui offrant son amitié, offre un véritable charisme de cinéma.

Reste que Siegfried, excellent musicien et artiste inspiré, n'évite pas les effets esthétisants (ralentis, défilés de plans recomposés, coloration de l'image...) qui créent une sensation d'exercice de style pouvant finir par lasser ; les deux heures partagées ainsi entre Paris et Saint-Petersbourg, Madrid et Tokyo, sembleront alors un peu longues, l'auteur peinant à nous faire entrer pleinement dans son univers. Sans aller jusqu'à évoquer une morale de "guide du routard" (on peut s'étonner de la facilité avec laquelle Sansa effectue un tour du monde en étant fauché - mais c'est la magie du cinéma -), on pourra déplorer un manque de souffle narratif et même visuel, là ou un Kusturica voire un Gatlif parviennent un créer un ton personnel et un enthousiasme communicatif.

Gérard Crespo