Osama Sedigh Barmak Quinzaine des Réalisateurs Mention spéciale Caméra d'or Prix CICAE |
Premier film afghan réalisé depuis la fin du régime taliban, cette œuvre courageuse a été auréolée de prix internationaux dont le BAFTA (Oscar anglais) du meilleur film étranger. Ne sachant plus comment nourrir sa famille, une mère coupe les cheveux de sa fillette et la fait passer pour un garçon afin de lui trouver un emploi. Enrôlée de force dans un centre d'éducation religieuse, la petite Osama devra utiliser toutes les ruses pour ne pas être démasquée. On est partagé face à ce film. Son portrait de l'enfance meurtrie rappelle de beaux moments de cinéma, quand Comencini (L'Incompris), Rossellini (Allemagne, année zéro) ou même Spielberg (Empire du soleil) parvenaient à saisir les fragilités de cet âge, amplifiées par les déchirures familiales ou politiques. Le vertige qui nous saisit devant Osama est amplifié par la métaphore féministe, même si sur le même canevas Persepolis traduira davantage de finesse en 2007. |
Par ailleurs, dans un contexte d'obscurantisme religieux et d'aliénation, le message humaniste s'avère indispensable et emeut d'autant plus que le caractère récent des événements décrits n'inscrit pas le film dans un cadre historique mais contemporain. Pourtant, Osama n'est pas parfait. D'inutiles fioritures esthétiques atténuent la force du propos et l'œuvre n'échappe pas à un côté édifiant et démonstratif, typique de la « bonne concience occidentale ». Cela reste un film à voir par son sujet plus que par sa mise en scène. |
1h22 - Afghanistan - Scénario, montage
: Sedigh Barmak - Image : Ebrahim Ghafori
- Son : Faroukh Fadaï, Behreuz Shahamat - Musique
: Mohamad Reza Darvishi - Interprétation :
Marina Golbahari, Mohamad Nader Khajeh, Zobeydeh Sahar, Mohamad Aref Harati. |