Carandiru Hector Babenco Sélection Officielle |
Adapté
du best seller de Drauzio Varella "Carandiru station", le film du Brésilien
Hector Babenco nous introduit sans préambule dans les entrailles bondées
du monstre carcéral de Carandiru. En plein cur de Sao Paulo, 7000
détenus entassés dans ce pénitentier sordide, prévu pour 4000, sont
en plus gravement menacés par une épidémie gallopante de Sida. Pour tenter d'enrayer ce fléau alarmant, dont la détention est le sinistre vecteur, un médecin obtient l'autorisation d'organiser une campagne de dépistage du virus intra muros. La narration de Babenco prend alors le ton d'un reportage, avec interview systématique des détenus, qui défilent devant le medecin, lui livrant leurs brèves de vie comme des contes absurdes : |
les plans
cadrés de près dans le dispensaire alternent avec des mini reportages
sur le passé criminel des prisonniers. Ce déballage tapageur et désordonné,
qui n'échappe pas à la caricature, suggère finalement une certaine complaisance
vis-à-vis du système pénitentiaire, qui enferme sans distinction les auteurs
des plus insignifiants larcins, avec ceux des crimes les moins avouables.
Sous la protectrice et bienveillante neutralité du médecin, la
loi de Carandiru se substitue à celle, tout aussi corrompue, du pays.
Le seul dénouement envisageable le serait dans le sang, en forme de bouclage
allégorique du sujet? |
2h12 - Brésil - Scénario et dialogues : Victor Navas, Fernando Bonassi, Herctor Babenco - Images : Walter Carvalho (ABC) - Décors : Clóvis Bueno - Musique : André Abujamra - Montage : Mauro Alice - Interprétation : Luiz Carlos Vasconcelos, Milton Gonçalves, Ivan De Almeida, Ailton Graça, Maria Luisa Menconça, Aida Lerner, Rodrigo Santoro. |