René, atteint d'obésité, décide de maigrir. Il le fait pour éviter l'éclatement, pour séduire, pour renaître...

Quand son ami le comédien Jean Lefrançois lui fait part de ses problèmes de poids, Alain Cavalier lui propose de faire un film semi-documentaire sur son régime amincissant, avec pour base un vague matériau fictionnel. Abandonné par deux compagnes mais vivant agréablement de par son activité d'acteur en milieu scolaire, René est un bon vivant dont la boulimie semble cacher un problème existentiel.

Alain Cavalier opte pour une démarche minimaliste et le film est un peu une transition entre les démarches dépouillées et bressonniennes de Thérèse ou Libera me et le ton autobiographique à l'origine des réussites du Filmeur et Irène. Le caractère parfois gênant des situations (les visites chez le médecin, l'ombre de la maladie) sont tempérées par un ton léger, inhabituel chez le cinéaste.

On pourra objecter que le dispositif tourne un peu en rond, en dépit de la brièveté du long métrage, et qu'un court aurait sans doute permis d'aller à l'essentiel. Mais on sait que Cavalier aime expérimenter de nouvelles formes et propositions de cinéma, sans chercher à tout prix la réussite totale.

René n'est donc pas, loin s'en faut, le meilleur opus du cinéaste mais sa modestie même pourra séduire.

Gérard Crespo