Catherine
Corsini offre de beaux rôles à de fort belles et bonnes actrices.
Après l'incomparable Karin Viard dans La nouvelle Eve, voici
un fameux duel psychologique entre deux amies de presque trente ans. A toutes
les trois réalisatrice et actrices elles nous gratifient
d'un excellent moment de cinéma. Emmanuelle Béart est Nathalie,
Pascale Bussières est Louise. Inséparables depuis toutes petites,
elles partagent, adolescentes, les scènes de théâtre
amateur. Et pourtant un grain de sable, cruellement ressenti par Louise
l'a un jour poussée à ne plus vouloir voir Nathalie. Dix ans
ont passé, et sur fond d'une omniprésente répétition
théâtrale, c'est la répétition de leur vie d'avant,
lorsqu'elles ne se quittaient pas, que Louise va désirer au plus
profond d'elle-même et orchestrer à sa façon. Louise
a toujours été fascinée par Nathalie, mais de toute
évidence frustrée de ne pas avoir pour la scène un
don qui éclate naturellement chez Nathalie. Nathalie a fait de la
scène son métier, alors que Louise est devenue prothésiste
dentaire. |
Perdue depuis
dix ans, elle retrouve la trace de son amie, en déplacement professionnel
à Copenhague. Louise va alors dissuader Nathalie de ne jouer que
les pièces " de son mec " et lui trouver un metteur en
scène renommé, à sa mesure.
Lors de leur première entrevue forcée par Louise
celui-ci lui annonce la couleur : " On doit faire du théâtre
que si on est prêt à gâcher sa vie. ça
commence bien. " commente Nathalie. En effet, après l'aide
qu'apporte Louise à Nathalie pour sa carrière, viendront
la possession, puis la destruction. Au fil des situations et des comportements
Louise poursuit inexorablement sa trajectoire, Nathalie reste toujours
imprévisible les deux se jaugent et se testent. Qui manipule
qui ? A première vue, c'est Louise. Mais, spontanément,
Nathalie a d'autres armes et il se trouve que Louise encaisse mal les
coups : tout semble tellement plus difficile et douloureux pour elle.
C'est Nathalie qui analyse très laconiquement la situation : "
On s'aime beaucoup, mais on s'empêche de vivre. " Elle ne croit
pas si bien dire
Marie-Jo Astic
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