La
Pianiste |
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Le
réalisateur a transposé à lécran le roman
éponyme dElfriede Jelinek. Derrière la description dun
cas pathologique se lit la dénonciation de la place fondamentale
de la "Haute Culture" musicale autrichienne : lAutriche
idolâtre les grands compositeurs quelles a autrefois rejetés
lorsquils étaient vivants ; pour servir cette Culture, les
professeurs de piano jouent les rôles subalternes : passeurs dévoués
au passé musical. « La Haute Culture est le Maître. Les
professeurs de piano sont les esclaves. Aucune force créatrice ne
leur est accordée
» énonce la romancière
dans un document de présentation du film de Haneke. Les rapports de nature sadomasochiste entre cette Haute Culture musicale et ses serviteurs se déclinent en autant de situations vécues par les trois personnages du film. Ils prennent corps dans la mise en scène et dans la mise en cadre des corps qui montrent : - les rapports tyranniques entre une mère (formidable Annie Girardot) et sa fille Erika, professeur de piano (Isabelle Hupert) ; - les rapports tyranniques entre ce professeur et ses élèves, et Walter, un élève en particulier (Benoît Magimel) ; - les rapports sexuels entre une maîtresse masochiste (Erika) et son amant (Walter) qui ne sait pas se conduire en sadique, tel quelle le souhaiterait. Walter sait mal jouer ce rôle et lorsquil est poussé à le vivre, il fait très mal. |
Finalement,
pour Erika, «
le droit de choisir un homme, et par surcroît
de lui ordonner comment la torturer la domination dans la soumission
ne lui est pas accordée » dit encore Jelinek. |
2h09 - Autriche - Scénario et dialogues : Michael Haneke - Images : Christian Berger - Montage : Monika Willi - Décors : Christoph Kanter - Interprètes : Isabelle Huppert, Annie Girardot, Benoît Magimel, Anna Sigalevitch, Susanne Lothar, Udo Samel. |