Titli, Une chronique indienne
Titli
de Kanu Behl
Sélection officielle
Un Certain Regard



Sortie en salle : 6 mai 2015




L’art du car-jacking

Premier long métrage de Kanu Behl, Titli voit son action située dans les bas quartiers de Delhi, en Inde ; Titli est le plus jeune membre d’une violente confrérie de car-jacking (piraterie routière), et il tente d’échapper au business familial. Alors que ses plans se voient déjoués par ses frères qui le marient de force, il trouve en Neelu, sa jeune épouse, une improbable alliée à sa cause. Ensemble, ils font le pacte de se libérer de l’emprise familiale.

Polar efficace doublé d’une ébauche de romance et d’une féroce dénonciation sociale, Titli a la force de certains thrillers américains naguère réalisés par Mervyn LeRoy ou Jules Dassin, tout en s’inscrivant dans un contexte culturel précis.


Le père et les frères de Titli ont un code de l’honneur tout en se livrant à des actes de barbarie. On est loin ici du monde des mafieux décrits par Coppola dans Le Parrain ou James Gray dans The Yards. On côtoie le banditisme de bas étage, dans un récit qui culmine avec la séquence presque insoutenable du sauvage assassinat d’un vendeur de voitures. La violence de Titli est assumée, sans concessions au politiquement correct.

Le cinéaste décrit avec amertume un univers de survie dans lequel les velléités d’émancipation se heurtent aux traditions, rappelant dans certaines séquences le thème de Fish and chips (D. O’Donnell, 1999). Même si le cinéma indien a proposé des œuvres plus novatrices, Titli est plutôt une bonne surprise et on aurait tort de bouder son plaisir.

Gérard Crespo

 

 


2h04 - Inde - Scénario : Sharat KATARYA, Kanu BEHL - Interprétation : Ranvir SHOREY, Amit SIAL, Lalit BEHL.

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