Drive
de Nicolas Winding Refn
Sélection officielle
En compétition
Prix de la mise en scène



Sortie en salle : 5 octobre 2011




La consécration d'un grand artiste

Réalisateur des percutants Bronson et Le guerrier silencieux (Valhalla rising), Nicolas Winding Refn est l'une des révélations majeures de ces dernières années et Drive a fait l'effet d'une petite bombe sur la Croisette. Adapté d'un roman policier de James Sallis, le film tient à la fois de la série B classique (Ulmer, Siegel), du détournement de genre grandiose (De Palma, Tarantino) et du blockbuster d'auteur, mêlant le cinéma de genre aux effets de style, à l'instar de Michael Mann ou du Gondry de The Green Hornet. Ce récit d'un cascadeur sans histoires pris dans un cycle de la criminalité et de la vengeance n'est pas un film de course-poursuite de plus : ni Duel, ni Mad Max, ni Boulevard de la mort.

Et pourtant, Drive les surpasse par son ton personnel et son montage choc. Entouré d'une équipe de techniciens chevronnés, le cinéaste a trouvé en Newton Thomas Sigel un chef opérateur idéal, qui a adapté la situation de grand angle à un grand choix de décors et de situations, dont celles se déroulant dans un Los Angeles entièrement métaphorsé : le résultat est vertigineux... Ce n'est pas la moindre qualité de ce polar qui dénote chez son auteur une capacité à capter une plus grande audience sans renoncer à ses ambitions artistiques. Il n'est pas surprenant que Robert De Niro, Président du Jury, y ait été sensible, lui qui fut l'acteur fétiche de Scorsese et l'ange exterminateur de Taxi Driver. Drive a enfin le mérite de confirmer le talent d'acteur de Ryan Gosling, interprète délicat du beau et méconnu Half Nelson, et qui trouve ici un contre-emploi étonnant qui pourrait donner une nouvelle dimension à sa carrière.

Gérard Crespo


1H35 - Etats-Unis - Scénario : Hossein AMINI, d'après le roman de James Sallis - Interprétation : Ryan GOSLING, Carey MULLIGAN, Ron PERLMAN.

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