Blindness
L'Aveuglement
de Fernando Meirelles
Sélection officielle
palme

Sortie en salle : 08 octobre 2008




« T'as voulu voir… »

Si rien n'indique le nom précis de la grande ville où a lieu l'action de Blindness, le pays est à coup sûr les Etats-Unis, où les automobilistes particulièrement disciplinés obéissent aux règles, aux feux rouges ou verts, où le coup de klaxon reste rare et toujours motivé.
Ici le motif est important, à l'instar de l'embouteillage qui suit, puisqu'un conducteur est contraint de ne plus se plier aux codes de conduite pour la bonne raison qu'il ne les voit plus. Une cessité brutale et apparemment contagieuse, si l'on en juge par la rapidité avec laquelle elle va se répandre. Une cessité “blanche” jusqu'alors inconnue qui plonge ses victimes dans un bain laiteux et dans un état anxiogène poussé à son paroxysme.
Seule à être épargnée, la femme du médecin, atteint après avoir examiné le conducteur, va simuler son mal afin de pouvoir suivre son mari dans la quarantaine imposée par les autorités. Direction, l'enfer.
Les premières personnes atteintes sont en effet cantonnées dans un sanatorium désaffecté : aucuns soins, quelques cartons de nourriture qui leur sont jetés, ils devront se débrouiller pour survivre dans leur nuit et tout réapprendre dans un chaos total.


Au règne des aveugles, les borgnes sont rois et au règne de la loi du plus fort, le pouvoir circule d'un clan à l'autre, lorsque le dortoir n° 1 s'affronte au n° 3 : deux "vrais" yeux (ceux de la femme du médecin) sont supérieurs à ceux d'un aveugle de naissance, sauf lorsque qu'ils sont servis par une arme à feu ; les deux "vrais" yeux reprennent le dessus à la faveur d'une simple paire de ciseaux.
Emaillé de métaphores et clichés un peu pesants, jouant sans cesse sur l'ambivalence cessité/aveuglement, Blindness, tout entier servi par une excellente distribution, et porté dans tous les sens du terme par Julianne Moore, qui cristallise l'attention dans un rythme haletant.
Au fil du chemin parcouru du quasi-documentaire Cidade de Deus à cette super production, Fernando Meirelles poursuit son chemin de prédilection qui conduit irrémédiablement au cœur de la barbarie, élément naturellement dominant chez l'homme en dépit de toute vélléité de pseudo civilisation.

Marie-Jo Astic


1h40 - Brésil / Canada / Japon - Scénario et dialogues : Don MC KELLAR - Photo : - - Décors : Tulé PEAK - Musique : Marco Antonio GUIMARAES - Montage : Daniel REZENDE - Son : - - Interprétation : Gael Garcia BERNAL, Alice BRAGA, Danny GLOVER, Yusuke ISEYA, Yoshino KIMURA, Don MC KELLAR, Julianne MOORE, Sandra OH, Mark RUFFALO.

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