La Nina santa
The Holy Girl

Lucrecia Martel
Sélection officielle
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Les débuts sont prometteurs, la fin aussi… Mais entre les deux le non-dit poussé à son extrême met sérieusement en péril l'intérêt que l'on porte aux états d'âme d'un groupe de personnes évoluant dans un lieu qui en manque sérieusement. Ce n'est pas une erreur de la part de la réalisatrice, non plus qu'un manque de talent : ce qu'elle fait là, elle le fait fort bien, mais son approche austère nous impose un enfermement pénible dans la petite tête d'une niña relativement chi…ta à défaut d'être santa.
Car la jeune Amalia est loin d'être une sainte, elle est très ordinairement vierge et assaillie de désirs naissants. Elle est en outre embrigadée par les sornettes sur la foi et la vocation qu'on lui psalmodie à l'église, après la chorale — qui au passage donne à entendre des chants magnifiques.

Lorsqu'un vieux se frotte à elle à l'occasion d'un attroupement de rue autour d'un musicien, la voilà partie en croisade : il faut sauver le docteur Jano.
L'homme en question est en effet l'un des toubibs participant à un congrès se tenant dans un hôtel décrépi de La Cienaga, où Amalia habite avec sa mère, Helena, sur laquelle Jano a beaucoup plus de vues que sur la pucelle en émoi.
Chuchotements sans cris, instants de grâces autour de quelques scènes avec Amalia et son amie Josefina ne suffisent pas à rompre l'ennui distillé par une œuvre à laquelle, c'est la cas de le dire, on aurait aimé pouvoir prêter une meilleure oreille.

Marie-Jo Astic


1h46 - Argentine - Scénario, dialogues : Lucrecia Martel - Photo : Felix Monti, A.D.F. - Montage : Santiago Ricci - Musique : Andres Gersznzon - Interprétation : Mercedes Moran, Carlos Belloso, Alejandro Urdapilleta, Maria Alche, Julieta Zylberberg, Mia Maestro, Monica Villa, Marta Lubos, Alejo Mango, Arturo Goetz.

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